~Bolivie ~ Copacabana et le lac Titikaka

Le fameux lac Titikaka. Tout le monde le connait. A cause de son nom, qui fait bien rire les enfants. Et surtout à cause de son unicité : c’est le lac le plus haut du monde, situé à 3808m, et d’une étendue extrême. La légende raconte qu’il est aussi le berceau de plusieurs civilisations inca et pre-incas. Il aurait même fait naître le soleil.

Je n’avais pas vraiment envie de venir ici. Tout le monde en parle tout le temps et le côté ultra-touristique voir zoo humain de certaines parties du lac m’avait un peu rebuté. Je me suis quand même laissée convaincre d’aller explorer une de ses îles : l’ile du soleil, la première île sacrée des incas (située juste à côté de sa femme : l’île de la lune).

Nous partons donc de Coroico en compartido. Arrivés à La Paz nous prenons un taxi pour changer de gare routière puis nous sautons dans le premier bus pour Copacabana. Le trajet est magnifique, nous passons d’abord par la vallée, d’où nous pouvons observer la cordillère des Andes, puis nous longeons le lac Titikaka. Arrivés à Tiquina nous descendons du bus afin de lui faire traverser la rivière sur une barque. Nous prenons quant à nous un petit bateau puis nous reprenons le bus jusqu’à Copacabana.

Nous voila donc à Copacabana, pas la célèbre plage brésilienne mais le petit village bolivien qui lui a donné son nom. Le nom de Copacabana viendrait de la langue Aymara et signifie « Observer le lac », un nom très bien trouvé ! Cette ville est extrêmement touristique mais a quand même du charme.

Le lendemain de notre arrivée nous prenons un des nombreux bateaux qui nous amène sur l’île. Le trajet est petit mais long car le bateau est très lent. Arrivés au Nord de l’île on est arrêtés par un guide local qui veut absolument qu’on le suive pour découvrir les ruines Inca. On écoute ses explications quelques minutes puis on finit par laisser tomber car il n’est pas très intéressant et on préfère… aller se baigner ! Et oui ici aussi il y a des plages, ce sont d’ailleurs les seules de tout le pays. Bien sûr à cette altitude l’eau est plus que fraîche. Les locaux nous on dit qu’elle est à 16°C mais il doit s’agir d’une moyenne à l’année car elle était bien plus fraîche que ça. On était quand même contents de se baigner pour la première fois à presque 4000m. Il n’y avait que des français dans l’eau avec nous !! Les autres visiteurs avaient l’air de penser qu’on était barjos…
Après nous être rafraîchit les idées, on parcourt l’île du Nord au Sud en passant par les différents villages. Il y a beaucoup de boliviens qui vivent sur l’île, c’est une bonne surprise de pouvoir observer leur mode de vie et de ne pas être seulement avec les autres touristes. On a même la chance de tomber le jour de la fête de l’école et de pouvoir observer les enfants de l’île danser en costumes traditionnels.
La randonnée était très sympa et les paysages très beaux, le lac étant entouré de très hauts sommets (+ de 6000m). Il est juste dommage que le bateau retour soit très tôt et que j’ai eu parfois le sentiment de devoir me presser pour ne pas le louper !

 

Pour notre deuxième journée ici nous visitons la ville de Copacabana.

Nous commençons par une visite de la basilique de la ville, Notre Dame de Copacabana, très originale par son architecture et par son musée aux vierges Marie.
En sortant de l’église on assiste à la cérémonie de bénédiction des voitures. Cette cérémonie à lieu tous les jours à 10h (en semaine il n’y a par contre pas beaucoup de voitures) et sert à protéger les propriétaires de la voiture de tout accident grâce à la bénédiction de la voiture et de toute la famille par un prêtre. C’est amusant à voir et très joli car les voitures sont joliment décorées pour l’occasion avec plein de fleurs.


Nous poursuivons par la visite du marché, toujours aussi vivant :


Puis nous prenons de la hauteur en montant sur le cerro Calvario, en suivant le chemin de pèlerinage. Copacabana est d’ailleurs un des centres religieux les plus importants de la Bolivie depuis l’apparition le 2 février 1583 de la Vierge de Copacabana, une statue en bois sculptée par l’indien Tito Yupanqui.

 

Après deux dernières belles journée en Bolivie nous prenons ce soir un bus de nuit direction Arequipa au Pérou !

~ Bolivie ~ Coroico, le paradis des Yuncas

Après avoir passés plusieurs semaines à plus de 3000 m d’altitude, nous faisons une petite pause dans le paradis des boliviens : Coroico. On a entendu parler de cette ville en discutant avec un bolivien devant un stand de choripan à Sucre ! Ici il y a un micro-climat particulier. Le reste de la Bolivie est composé majoritairement de hauts plateaux, dans lesquels la journée est très chaude et la nuit très froide, et de forêt tropicale. Ici il y a un climat doux, sub-tropical, avec de la végétation luxuriante et du soleil. Les boliviens aiment donc venir en vacances ici, et les étrangers aussi.
Nous arrivons donc en seulement 2h30 de mini-bus depuis La Paz (ca n’améliore pas vraiment mon torticolie mais ca vaut le coup…), en empruntant la « nouvelle route », celle qui longe et remplace la route la plus meutrière du monde, fermée en 2006 et aujourdhui empruntée seulement par des touristes en vélo (Ils vendent d’ailleurs la journée de vélo à prix d’or depuis La Paz !). La route est très belle, on passe de 4000m d’altitude à seulement 1700m d’altitude et on voit apparaitre progressivement la forêt en passant au travers des nuages.
On a réservé à sol y luna, un eco-lodge magnifique, situé dans un immense jardin au coeur de la montagne. C’est superbe et très paisible. Et pour couronner le tout on paye le même prix que pour 2 lits en dortoir à Uyuni.
Ca nous fait du bien de pouvoir respirer avec le changement d’altitude et de quitter l’air méga-sec des haut-plateaux.
On passe donc la journée à nous promener et à observer les plantes et les animaux. On teste aussi la piscine, qui est bien froide ;), et on combat les sandflyes locales, beaucoup plus voraces que la version Néo-Zélandaise, ce qui n’est pas peu dire !

Nous avons donc passé 1 jour et 2 nuits agréables à nous reposer dans cette petite bulle bolivienne avant de repartir aujourd’hui pour Copacabana en repassant par La Paz.

~ Bolivie ~ La Paz, petit tour dans notre deuxième capitale bolivienne

Nous voilà maintenant depuis 2 petits jours à La Paz, la capitale politique du pays.

Cette ville est située sur le flanc de plusieurs montagnes, ici le climat est rude et en arrivant on se demande un peu comment des gens ont pu avoir l’idée de construire une ville ici ! -en vrai on sait bien sur, l’attrait de l’argent est plus important que beaucoup d’autre chose…-

On commence notre séjour par déposer nos bagages dans un petit hôtel puis on fonce prendre notre petit déjeuner au marché central. Après 12 heures dans un bus on est contents de prendre l’air et on a bien faim. Le marché de La Paz est très coloré et très organisé comparé aux autres marchés qu’on a pu faire en Bolivie. Chaque commerçant à une mini boutique de 4 à 5 m² et chaque allée correspond à un thème. Nous nous dirigeons donc vers l’allée « petits déjeuners » et on se fait appeler par toutes les vendeuses, qui nous font la liste de ce qu’elles vendent. On choisit celle qui nous parait le plus sympathique et on savoure notre café et notre sandwich à la viande préparée, dans la mini maison rose bonbon. C’est très conviviale.

Nous ne souhaitons pas passer trop de temps à La Paz. Nous n’avons en effet plus qu’un mois de voyage et nous voulons accélérer un peu le rythme pour pouvoir voir plus de choses avant de rentrer. Nous partons donc ensuite pour une journée bien chargée au travers de la vile !

Nous avons vu :
La cathédrale, très très remplie car c’était dimanche et l’heure de la messe.


La calle Jaen et ses 4 petits musées mignons racontants l’histoire et la culture de la ville, les trésors incas retrouvés par loin de la ville, le regret du pays de ne plus avoir la région d’Attacama, qui lui donnait un accès à la mer et qui appartient maintenant au Chili (il y a tout un musée pour ça !) et la maison d’un homme célèbre qui n’est pas très intéressante.
Le premier musée présente les cholas, un groupe très particulier de la société bolivienne, que nous observons avec attention depuis notre arrivée dans le pays. Pour en savoir plus cet article est très intéressant : https://civilisations.revues.org/2707 dont voici quelques extraits :  » Ces dernières sont principalement identifiables par leur apparence. Elles portent quotidiennement la pollera, lourde jupe colorée agrémentée de jupons, se coiffent de deux longues tresses, portent un châle et un chapeau en équilibre sur la tête. Revêtir la pollera implique pour ces femmes un positionnement identitaire manifeste puisque d’une part, elles marquent volontairement une rupture esthétique et socio-économique avec le monde rural et indien et que d’autre part, elles se distinguent d’une mode occidentale (tailleur, robe, pantalons) adoptée par la majorité des femmes appartenant à d’autres milieux sociaux.
Les termes espagnols mestizo (métis) ou cholo ont désigné, depuis l’époque coloniale, les personnes nées des relations entre Espagnols et Indiens, les Cholos étant en général associés à la couche sociale inférieure des Métis. Aujourd’hui, ces termes ne renvoient plus uniquement à une origine ethnique ou à un supposé « mélange de sang » mais également à une catégorie sociale, celle d’une population urbaine en pleine croissance, issue des vagues de migrations rurales et indiennes, principalement d’origine aymara en ce qui concerne la ville de La Paz.
Depuis une trentaine d’années, elle a acquis une forte visibilité et un poids institutionnel et politique croissant (universités, administrations, chaînes de télévision, etc), phénomène accentué notamment depuis l’élection en 2005 du président « indien » Evo Morales.
Les Cholos constituent cependant une catégorie extrêmement hétérogène dont les limites sont difficilement saisissables et dont les membres n’expriment pas forcément, tout du moins à travers leurs discours, un sentiment d’appartenance sociale commune.
Par ailleurs, la limite entre la catégorie cholo/chola et celle des Indiens est souvent relative, puisque un individu sera considéré comme métis (ou cholo) dans certaines situations et comme indien dans d’autres.
L’ambivalence du positionnement des Cholos dans le complexe ensemble ethnique des Andes,représenterait, encore aujourd’hui, une menace pour les élites politiques de La Paz, leur rappelant quotidiennement la fragilité de leurs privilèges.
Par ailleurs, ce serait cet « entre deux » ethnique et politique qui aurait induit les fortes connotations négatives liées à la catégorie cholo/chola (Seligmann 1989). En effet, ce rapide panorama historique montre comment le maintien des termes cholos/cholas a toujours désigné une position sociale marginalisée dans la société urbaine, celle-ci étant occupée par différentes populations au cours du temps. Ainsi, depuis le XVIe siècle, ces termes renvoient à un contenu extrêmement péjoratif (Peredo Beltrán 2001 : 5-10) et sont, encore aujourd’hui, emprunts d’un fort stigmate social. Les Cholas vont donc rarement s’auto-désigner comme telles. Elles préféreront dire qu’elles sont des femmes en pollera ou des Cholas Paceñas (originaire de La Paz). Le terme « paceña », utilisé dans ce contexte, renvoie à une identité locale associée à la ville de La Paz et témoigne surtout d’une forte volonté d’adhésion à un monde urbain et moderne.
De plus, on remarque que le statut cholo/chola s’inscrit plus clairement sur les vêtements et le corps des femmes. En effet, la différenciation ethnique et sociale, opérée par le port d’un vêtement comme la pollera, est une pratique féminine puisque les hommes n’ont pas d’équivalent aussi significatif dans leur habillement. En ville, la visibilité des catégories cholo et chola n’est donc pas la même et la stigmatisation touche plus fortement les femmes, leur « indianité » étant plus marquée que celle des hommes (Canessa 2005, De la Cadena 1995). Cette différence en termes de genre pourrait s’expliquer par le fait que les hommes indiens, et par extension les Cholos, sont plus susceptibles d’être considérés comme apportant une contribution à la Nation par leur travail salarié et le service militaire, alors que les femmes sont considérées comme étant en dehors de l’État-nation. »


Plaza Pedro D. Murillo, encerclé par plus de policiers que nous n’en avions jamais vu. Pour rentrer sur la place il faut passer par un barrage mais ensuite sur la place tout est normal, les gens se promènent et les vendeuses vendent des sucreries comme sur toutes les autres places du pays. On n’a pas réussi à savoir s’il y avait un événement spécial, si c’est uniquement pour protéger tous les bâtiments officiels situés sur la place, ou si c’est à cause du climat particulier dans le pays actuellement, avec des manifestations quasi-journalières.


Avenue Santa Cruz où nous avons eu la bonne surprise de tomber sur un marché gigantesque censé promouvoir la diversité culturelle de la Bolivie. C’était très sympa 🙂


Plaza San Predro où Clément a pu manger sa millionième glace du voyage.


Parc Raul Salmon de la Barra, et son mirador qui nous a permis d’avoir une meilleure idée de l’étendue de la ville.


Calle Linares, avec ses marchands « d’artisanat » non local fait à la main en machine.
et pour finir la journée nous avons fait un tour au marché des sorcières où on peut acheter divers portes-bonheurs, des potions et des bébés et fétus de lamas séchés (censés porter chance pour les futures récoltes par exemple).


Le lendemain nous avons pris un compartido (sorte de minibus local) pour aller voir la vallée de la Lune, située à une dizaine de kilomètres de La Paz. Le trajet est chaotique mais nous permet d’observer la vie des pacenos. Plutôt me permet car Clément n’est pas dans son assiette aujourd’hui et le trajet lui parait interminable. A l’arrivée nous sommes contents de respirer un peu d’air en dehors de la ville. Le site est vraiment étrange et extraordinaire. Ici on n’est pas réellement dans un vallée mais dans un paysage hors du commun. Il n’y a pas de végétation à part les cactus mais il y a des constructions géologiques en argiles très particulières. On s’éclate à parcourir les différents chemins.
A la fin de la visite un musicien vient jouer au milieu des pics pour récolter quelques pièces. C’est vraiment agréable de l’entendre jouer, avec la musique qui fait écho dans le fond de la vallée. J’en profite pour lui acheter une belle flûte traditionnelle (quena) en os de lama et bois de la région qui ressemble à de l’ébène.


Nous repartons ensuite vers la ville et nous arrivons pour assister à la fin de la manifestation organisée pour obtenir plus de droits pour les handicapés boliviens.

Nous repartons ensuite direction la gare routière de Villa Fatima pour sauter dans un mini-van pour notre prochaine destination.

~ Bolivie ~ Sucre, notre première capitale bolvienne

Sucre est une des plus belles villes qu’on a visité depuis un moment.

Ici tout est blanc ! Non pas comme le sucre 😉 Le nom de la ville provient du second président bolivien (le vénézuélien Antonio José de Sucre), et en hommage au 25 mai qui est une date symbolique pour le pays, les murs des bâtiments du centre ville sont repeints en blanc chaque année. En effet, le 25 Mai 1809 est le jour de la révolte de Chuquisaca qui correspond au « premier cri libérateur d’indépendance » du pays.

Sucre est une des deux capitales, la capitale constitutionnelle de la Bolivie. Les plus importants édifices de la ville, dont la Casa de la Libertad où fut signée l´indépendance du pays, la préfecture du département et la cathédrale, sont situés autour de la place principale, la place du 25 mai.

La visite de la casa de la libertad a été particulièrement intéressante. Nous sommes tombés sur une guide extra, qui avait à cœur de transmettre l’histoire de son pays. On a pu lui poser plein de questions, sur l’histoire mais aussi sur la relation entre les indiens et les « boliviens » qui est toujours aujourd’hui très compliquée.
On a aussi pu en apprendre plus sur le drapeau andin que l’on voit depuis notre arrivée en Patagonie et qui est ici un des deux drapeaux officiels. Il symbolise en réalité l’union entre tous les peuples vivants dans la Cordillère des Andes.

Nos pas nous ont ensuite amené au parc Simon Bolivar où l’on peut trouver une tour Eiffel (moins classe que la notre tout de même !). Le parc est super sympa le weekend car les familles viennent s’y promener. Les enfants peuvent participer à des ateliers de peinture, faire du manège ou manger des sucreries.
C’est malheureusement dans ce parc qu’on a pu voir une des scènes qui nous a le plus choquées pendant le voyage. Il y a un atelier avec des petites voitures pour que les enfants montent dedans et se baladent, comme dans beaucoup de villes. Sauf qu’ici se sont les enfants pauvres qui courent à côtés des voitures dans lequel sont placés les enfants riches, et les poussent pour qu’elles avancent. C’est difficile à décrire mais la scène était vraiment étrange.

Un après-midi, nous sommes montés au sommet de la ville, dans le quartier Recolleta, sur le belvédère afin de déguster un café-banane et un cappuccino avec la vue sur la ville et la région.

Notre moment préféré a été la visite du couvent de San Felipe de Neri. Le couvent abrite aujourd’hui un collège mais peu aussi se visiter. Le lieu est vraiment très beau. On peut aussi monter sur le toit et avoir une belle vue sur la ville.

Notre auberge de jeunesse organisait des démonstrations de danses traditionnelles boliviennes. C’était super de pouvoir assister au spectacle, et en plus gratuitement. Les boliviens ont de nombreuses danses et de nombreux costumes très colorés, mélangeant le influences indiennes aux influences espagnoles.

A sucre on a comme dans les autres villes boliviennes mangés beaucoup de pop corn. Il est vendu dans la rue par des chulas, est toujours salé et ne coûte rien du tout.
J’ai aussi remangé une saltenas (soit disant pas trop sucrée!) et des gâteaux frits à la confiture.

Sucre est également la première ville de la Bolivie que nous traversons à avoir un supermarché ! Le comble de la modernité par ici.

On a aussi pu se régaler au marché de la ville entre les jus de fruit frais, la dégustations de fruits inconnus chez les vendeuses de fruits, les petites comidas et les sandwiches aux chorizos il y avait de quoi faire 🙂
Devant un vendeur de chorizo on a d’ailleurs rencontré un bolivien super sympa qui nous a conseillé toutes les spécialités du pays et dit d’aller visiter Coroico.

Sucre est aussi la ville du chocolat 🙂 La chocolaterie la plus connue s’appelle Para ti et on peut y trouver plein de chocolats aromatisés avec des saveurs locales comme la coca, le piment, le quinoa et notre préféré le chocolat au sel d’Uyuni !

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Résumé de l’histoire de la libration du pays : ‘Le mouvement d’indépendance Bolivien débute par la révolte des populations indigènes. Ces soulèvements qui se sont déroulés de 1779 à 1781, n’aboutissent pas car matés par les espagnols. Toutefois, ils impulsent le mouvement d’indépendance bolivien déjà incarné par de grandes figures telles que Tùpac Amaru II. En fait, ce sont les soulèvements de Chuquisaca (actuellement Sucre) puis celui de La Paz de 1809 qui constituent le point de départ des guerres d’indépendance de tout le continent américain. Ainsi, le soulèvement populaire de Chuquisaca du 25 mai 1809 contre le gouverneur est considéré comme le premier mouvement indépendantiste d’Amérique latine et fonde véritablement l’identité et l’histoire latino-américaine. D’où son nom; Primer Grito Libertario de América. Mais c’est seulement en 1825 que le haut Pérou déclare son indépendance sous le nom de République de Bolivar, ensuite changée en République de Bolivie, puis reconnue officiellement le 6 aout de la même année.
Simon Bolivar a joué un rôle central dans la construction des nations d’Amérique latine et l’identité sud américaine, mais il semble que c’eût été la Bolivie qui ait montré le plus grand attachement au personnage du Libertador, en adoptant son nom. Le 18 mai 1826, Bolivar signe un décret reconnaissant l’indépendance de la Bolivie par le Pérou, pays auquel la toute nouvelle nation était attachée. Peu après, le nom du pays est choisi en hommage à Simon Bolivar qui est, dans le même temps, honoré du titre de « Père de la République et Chef suprême de l’Etat ». Bolivar, très reconnaissant, refuse toutefois la fonction de président de Bolivie qui lui est offerte.
Le personnage historique du Libertador qu’incarne Simon Bolivar est ancré dans l’histoire de la Bolivie et va même jusqu’à définir l’identité du pays. Ainsi, quand les politiques en viennent à trouver un nom pour le jeune pays, un député (M. Martin Cruz) dit que tout comme Rome vient de Romulus, de Bolivar viendrait Bolivie, assimilant directement la construction mythique de la grande Rome – et, par la suite de l’empire romain – à la construction de la Bolivie.
Bolivar rend bien l’attachement que lui porte la Bolivie, en l’appelant sa hija predilecta (fille préférée), le choix des mots renvoyant directement à une filiation paternelle avec le pays, largement revendiquée et célébrée dès lors. Mais Bolivar s’éloigne très vite de sa nouvelle œuvre, porté par son projet panaméricain. Bolivar a, en effet construit le pays de la Bolivie, mais n’en a pas pour autant fait une nation au sens de la philosophie des Lumières, philosophie qui l’a pourtant beaucoup influencé dans ses actions. Simon Bolivar affirme ainsi les principes du libéralisme politique mais, dans un même temps, estime qu’il faut s’appuyer sur des principes non démocratiques afin de mener à bien la révolution. D’où la présidence à vie dans la Constitution de la Bolivie de 1826.
En fait, l’indépendance de la Bolivie, qui est peut-être une des moins significative, résume bien toutes les contradictions que l’on retrouve dans les phénomènes d’émancipation du XVIIIe siècle – et encore aujourd’hui – en Amérique latine. Ce sont des pays qui se sont construits, et non des nations, autour d’un culte patriotique unificateur rendu au personnage libérateur incarné par Simon Bolivar’
extrait de http://www.sciencespo.fr/opalc/content/bicentenaire-de-la-bolivie

 

~ Bolivie ~ Potosi

Nous prenons un bus depuis Uyuni pour rejoindre Potosi, à 4 h de route. La route est jolie car on passe une dernière fois à côté du Salar, puis on monte en altitude, pour atteindre plus de 4000m, avant de redescendre un peu vers Potosi.

En arrivant sur la ville, la première chose que l’on voit c’est le cerro Rico (ce qui veut dire la montagne riche) tristement célèbre pour ses mines d’argent. Potosi est en effet LA ville mondiale de l’argent. La légende raconte qu’il a été extrait assez de métal de la montagne pour construire un pont totalement en argent entre la Bolivie et l’Espagne.

Bien sûr pour parvenir à extraire une telle quantité les conditions de travail ont été déplorables à travers l’histoire, les espagnols exploitants d’abord les indiens puis les africains quand la main d’oeuvre locale n’était plus suffisante. Les hommes restaient 4 mois sous terre avant d’avoir le droit de ressortir voir la lumière du jour, puis d’y retourner. Les récits de leurs vies sont assez effroyables.

Les mines sont toujours en activité aujourd’hui, bien qu’elles ne soient plus aussi rentables. Les mineurs travaillent toujours dans des conditions inhumaines, et leur espérance de vie est très courte.

Les agences de la ville proposent aux touristes d’aller dans les mines, dans des conditions de sécurité plus que limites. Le côté zoo humain nous a vraiment dégoûté et nous avons décidé de ne pas faire la visite.

Nous nous sommes donc concentrés sur la ville en elle-même.
La place centrale est très mignonne et pleine de vie. On peut y voir plein de familles. Je suis restée un moment à observer les gens qui viennent se poser ici quelques minutes ou quelques heures. Les bébés ici sont portés sur le dos et pour cela sont emmitouflés dans un nombre assez incalculable de linges différents. Ils ne peuvent plus bouger un orteil !

Les cireurs de chaussures sont aussi très présents. On ne peut pas les manquer car ils ont le visage caché par une cagoule. Ce métier est en effet considéré comme dégradant par la société bolivienne et ils ne souhaitent pas être reconnus.

Les autres personnes dont on ne voit pas le visage sont déguisés en zèbre ! Ça fait bizarre la première fois que tu les vois mais ils sont là pour aider les enfants et les personnes en difficultés à traverser les routes.

Nous avons ensuite visité le marché, assez petit et décevant puis nous avons mangé une milanesa en sandwich en observant les adolescents jouer sur les baby-foot extérieurs.

 

Le soir on a fait notre premier restaurant bolivien : truite pour Clément, et chorizo de lama pour moi. Miam, miam !
Les gens de cette ville semblent manger énormément de burger dans la rue, qui ne sont pas très appétissants.

Tout le long de la journée nous avons été rythmés par les fanfares d’enfants, venus célébrer l’anniversaire de leur collège ou de leur école.

Le lendemain on fait la visite du fameux palais de la monnaie, en compagnie de la pire guide qu’on ait jamais eu qui nous a pris en grippe car on souhaitait réaliser la visite en espagnol avec elle et non en français avec une autre guide. Cet hôtel est le deuxième hôtel de la monnaie en Bolivie et à Potosi, le premier ayant été construit en 1572, et celui-ci ayant été inauguré en 1773. L’édifice est gigantesque et s’étend sur plus de 7500m². Du XVIiem au XIXiem siècle l’hôtel fut utilisé pour frapper la monnaie de l’Espagne, puis au XIXiem les monnaies des provinces unies du Rio de la Plata et bien sûr la monnaie Bolivienne jusqu’en 1951. Aujourd’hui la monnaie Bolivienne est fabriquée au Chili et en France !!

Dans certaines salles nous pouvons voir les premiers tableaux représentants les vierges en triangles. Il s’agit d’un intéressant mélange entre les traditions ancestrales locales et la chrétienté : la vierge a une robe en forme de montagne représentant la terre sacré, la Pachamama.

Nous avons ensuite visité les très nombreuses églises de la vile puis nous sommes allés goûter LA spécialité locale : les saltenas. Une sorte d’empanada sucré-salé qui ne nous a vraiment pas plu. La première salteneria de la ville à piqué le logo de MacDo :


Je profite aussi des différentes balades pour boire plein de jus d’orange frais super bon pressé par des femmes dans la rue, comme dans toutes les villes boliviennes 🙂

Notre auberge était aussi très mignonne, dans une maison traditionnelle de la ville.

Potosi, c’est enfin l’occasion pour nous de faire connaissance avec le marketing disons… particulier ! des boliviens :

Nous repartons ensuite en début d’après-midi pour Sucre, avec pour moi pour la première fois l’impression d’avoir du vraiment courir pour voir la ville.

~ Bolivie ~ 4 jours extraordinaires de Tupiza à Uyuni

Nous voilà arrivés à Tupiza, après 24h d’attente et un trajet chaotique depuis Villazon. Les employés de la compagnie de bus refusaient de prendre les bagages de tous les étrangers. On a finit par rejoindre nos sièges, complètement cassés, avec nos sacs à dos. Après 1h30 de trajet prévu qui se sont finalement transformé en 3h on était bien content d’arriver – particulièrement Clément assit par terre dans le couloir. Heureusement une famille de boliviens nous a bien occupé pendant le trajet avec ses 3 enfants.

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À l’arrivé on a envie de confort alors on se dirige pour une fois à l’hôtel le plus réputé de la ville. Ici ce n’est pas cher et après négociation on obtient la nuit, l’accès à la piscine, le wifi et le petit déjeuner pour seulement 20€. On va pouvoir dormir dans un vrai lit !

On part ensuite à la découverte de la ville – assez rapide puisqu’il n’y a que 3 rues vraiment intéressantes. On mange une spécialité locale : la papa rellana, une sorte de hachis parmentier portable. Et on fait le tour des agences pour réserver notre tour de 4 jours dans la région du Sud Lipez et pour Uyuni.
On ne sait pas trop laquelle choisir, elles proposent toutes la même chose et on se dit qu’on aimerait bien rencontrer les personnes avec qui on va passer de nombreuses heures dans un petit 4×4. On décide d’aller retirer de l’argent en attendant de prendre la décision et là le hasard fait bien les choses : on tombe sur un couple de français dont une des agences nous avait parlé ! Puis arrive une autre française elle aussi cherchant un tour et venue récupérer de l’argent au même distributeur. Le courant passe tout de suite avec eux et ni une ni deux on réserve pour une voiture de 5 personnes, ce qui nous permet d’obtenir une réduction au passage.

Le midi on mange au marché de la ville : une soupe de riz et des pâtes. Ici il y a plein de petits « restaurants » tous regroupés au même endroit et servant la même chose pour le même prix. Le menu comprend généralement une soupe et un plat principal assez simple et coûte moins de 1€50.

Le lendemain nous nous retrouvons à l’agence et c’est parti pour 4 jours de découvertes :

 

  • Premier jour : de Tupiza à Quetena chico

On a pu voir des lamas, des montagnes colorées et même un village fantôme.

 

  • Deuxième jour de Quetena Chico à Huaylijara

Nous voyons le premier salar du tour, le salar de Chalviri, puis nous traversons le désert de Dali et nous allons voir la laguna verde, qui devient verte vers 11h du matin quand le vent se lève. Sur le chemin du retour, nous avons la chance de pouvoir observer un renard. Nous prenons ensuite un bain dans une source d’eau chaude naturelle, à presque 40°C.
Après déjeuner, nous allons observer les geysers, qui n’en sont pas vraiment mais sont plutôt de nombreux phénomènes géothermiques. Ici la boue boue, la terre colorée fume et nous faisons attention où nous posons nos pieds. Ça nous rappelle la Nouvelle Zélande – en beaucoup plus dangereux !
Nous terminons ensuite la journée par la visite de la laguna colorada, qui devient rouge grâce à la présence d’une micro-algue. Nous pouvons aussi y observer de très nombreux flamands roses. Il y a d’ailleurs de nombreux petits, qui malheureusement meurent très vite de froid s’ils s’éloignent du groupe des adultes (ici la nuit il gèle !).

 

  • Troisième jour : de Huaylijara au porte du salar d’Uyuni

Aujourd’hui il y a un changement de programme car les routes sont bloquées par des grèves. Ici les gens demandent l’accès à une énergie pour pouvoir se chauffer et s’éclairer.
Nous nous dirigeons vers l’Arbol de Piedra, de la lave fossilisée qui a la forme d’un arbre, puis nous visitons plusieurs petites lagunes. Nous traversons la valle de Rocas, une étrange vallée remplie de très nombreuses pierres, magnifique !
Nous visitons ensuite notre dernière lagune : la laguna negra, qui n’est pas vraiment noire.
Puis nous visitons une petite grotte.
Le soir on dort dans un hôtel de sel, très mignon. Les briques utilisées pour construire l’ensemble du bâtiment et le mobilier sont entièrement réalisées en sel, même les lits !

  • Quatrième jour : Salar d’Uyuni

Last but not least, nous visitons enfin le salar ! Situé à une altitude de 3650m d’altitude, il est aussi mythique qu’impressionnant.
Nous commencons par un levé de soleil sur le sel depuis l’ile Inkawasi et ses nombreux cactus, un moment magique !
Puis nous réalisons une promenade en 4×4 sur le salar. Un effet miroir sur le sel donne l’impression que les montagnes autour du salar flottent dans l’air, sans attaches. C’est très impressionnant.
Nous nous arrêtons pour réaliser les fameuses photos truquées, sans grande réussite. C’est en effet beaucoup plus difficile qu’il n’y parait…
Nous visitons ensuite rapidement le grand hôtel de sel, situé sur le salar, et nous en profitons pour faire des photos devant les très nombreux drapeaux.
Nous finissons finalement le tour par la visite d’un grand marché et par celle du cimetière des trains, puis nous arrivons à la ville d’Uyuni, vraiment pas glamour !

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Nous avons donc passé 4 jours extra en très bonne compagnie 🙂 Merci encore à vous, Isabelle, Pauline et Henri.

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~ Bolivie~ Premiers pas dans un nouveau pays

Nous voila parti pour quitter l’Argentine et nous rendre en Bolivie. Nous prenons un bus de nuit qui nous conduit jusqu’à la frontière et la ville de La Quiaca. Dans le bus nous sommes déjà dans un nouveau pays. La plupart des autres voyageurs sont des boliviens qui retournent dans leur pays après être venus vendre ou acheter des biens en Bolivie. On sent tout de suite que les gens sont différents des Argentins. Clément se fait réveiller plusieurs fois par des femmes qui souhaitent s’asseoir derrière nous et qui n’arrivent pas à se glisser entre les sièges. Et pour bien se faire comprendre elles le réveillent à grands coups sur la tête ! Pas très agréable…

Nous arrivons à La Quiaca au petit matin, un peu dans les vapes, et nous prenons un petit déjeuner dans une pâtisserie locale avant de traverser la frontière. Nous sommes très peu de touristes, à peine 4 sur tout le bus.

Nous nous dirigeons ensuite vers le pont qui nous amène en Bolivie, après la traversée de 2 postes frontières, accompagnés de chiens errants (qui eux passent sans montrer leur passeport). Les gens ici sont très accueillants et très gentils, on se sent tout de suite bien dans ce nouveau pays.

Nous sommes maintenant à Villazon et nous pensons enchaîner directement sur un autre bus pour Tupiza. En arrivant à la station de bus tout est étrangement calme. Personne ne crie le nom de destinations, ni ne vient nous voir pour nous demander où on souhaite aller. Après avoir demandé à plusieurs personnes on apprend qu’il y a une grève et que la seule route qui sort de la ville est bloquée complètement. Les gens souhaitent avoir un meilleur accès à l’eau courante.

On se dirige alors vers la gare, mais tout est bloqué de ce côté là aussi. Les gens sont globalement gentils avec nous et nous disent que la seule solution est de prendre un minibus jusqu’au blocage puis d’aviser sur place. Ça sent le plan foireux (on en aura d’ailleurs la confirmation demain par des voyageurs aillant choisit cette solution et aillant vécu un véritable périple…), on décide donc de passer la nuit ici et de repartir seulement demain.

On trouve un hôtel et on part à la découverte de la ville, qui s’éveille petit à petit.

La ville est couverte de petits magasins vendant d’à peu prêt tout. Des objets moins chers qu’en Argentine pour les argentins et des objets peu courant en Bolivie pour les boliviens, on est bien dans une ville frontière !!

On croise aussi plein de petits vendeurs de rues, qui font du pop corn, des brochettes et des jus de fruit. La vie semble vraiment très rude pour ces gens et leurs visages sont très marqués. On sent un très grand changement par rapport à l’Argentine. La pauvreté ici est partout. Ca me fait un choc de revenir dans un pays si pauvre après le Chili, l’Argentine et l’Uruguay. C’est très émouvant.

On remarque aussi très vite les vêtements très particuliers de certaines femmes ici : une double jupe colorée, un pull, deux nattes, parfois un chapeau et toujours une couverture sur le dos, contenant des affaires ou un enfant en bas-âge.

On sent tout de suite que ce pays va nous surprendre et nous faire vivre de belles aventures !