~Pérou ~ Le canyon del Colca, 4 iem plus profond canyon au monde

Arequipa est le point de départ pour des treks dans le canyon del colca. Il a longtemps été considéré comme le deuxième plus profond canyon au monde, après son voisin le canyon de Cotahuasi. Mais aujourd’hui il est seulement le 4iem car deux nouveaux canyons ont été découverts en Chine.

Après de nombreuses délibérations nous décidons de partir avec un guide. Le trek peut se faire tout seul mais le transport pour y aller est un peu relou si tu ne prends pas de guide, on aime bien avoir des explications en cours de route, après avoir été au lit pendant 2 jours ça me rassure d’avoir un guide et de ne pas me rajouter 3h de marche pour rien si on se perd et le guide nous revient à peine 30€ plus cher que si on se débrouillait seul.

On ne veut cependant pas être avec trop de monde du coup on prend un guide alternatif, plus cher, mais qui propose un circuit plus intéressant et avec plus d’heures de marche.
Quand nous avons croisé les autres groupes à la fin de notre parcours nous n’avons pas regretté d’avoir payés plus cher.

On part donc pour trois jours de marche dans le canyon accompagnés de Johnny, notre guide privé (ça c’était la bonne surprise du matin, le couple qui devait nous accompagner étant malade).

La première journée est très longue. Départ 3h30 pour un long trajet en minibus. En chemin on s’arrête pendre le petit déjeuner puis voir les condors depuis la Cruz del Condors. Cette endroit permet d’avoir une vue plongeante sur le canyon et d’observer les condors entrain de voler. Pour être sûr que les condors viennent les guides leur mettent régulièrement une vache morte à disposition… Et oui nous avons appris aujourd’hui seulement, après en avoir vu pendant 4 mois, que les condors sont des charognards, de la même famille que les vautours. De près on peut bien voir leur tête et leur cou déplumés.
En vol ils sont toujours aussi majestueux et on les regarde voler un moment avec plaisir, sans réussir à faire une photo correcte.

Nous repartons ensuite en direction de Cabanaconde, la ville depuis laquelle nous commençons le trek.

Notre parcours :

canyon del colca

On commence par prendre notre déjeuner. On goûte plusieurs spécialités : une soupe, du maïs grillé, du lama en ragoût et des fruits : les tambos, un cousin du fruit de la passion qui pousse sur une sorte de vigne. C’était délicieux.

On commence ensuite la marche, et après un peu de plat, on descend, on descend, on descend et on descend pour atteindre le fond du canyon !!
Les paysages sont très beaux mais on est contents de finalement arriver à notre logement et de profiter de ses sources naturelles qui permettent d’obtenir des piscines à 36°C et 39°C. Rien de mieux pour se dégourdir les jambes.

Dans l’auberge on est pratiquement que des français (il n’y a qu’une canadienne et une coréenne). La plupart des touristes qui viennent ici sont français ou allemands apparemment.
On retrouve d’ailleurs des voyageurs qu’on a croisé plusieurs fois pendant notre tour du monde. C’est rigolo.

Le soir on ne fait pas long feu car le lendemain il faut partir tôt et éviter la chaleur.
Ici c’est un désert il n’y a donc pratiquement pas d’ombre à part celle créée parfois par les montagnes et il faut profiter de la moindre fraîcheur.

Le deuxième jour donc après avoir avalés nos crêpes à la banane nous partons pour la plus belle journée de marche. On traverse le fond du canyon et on passe du désert à la « forêt ». Ce qui est très agréable. Dès qu’il y a de l’eau, la végétation pousse rapidement et peu devenir très dense. On s’arrête en milieu de matinée pour goûter deux nouveaux fruits de deux cactus différents : le tuna et le sancayo. Un fruit acide qui ressemble un peu au dragon fruit pour l’aspect et qui est délicieux.


En dessert je goûte également la grenadilla, lointaine cousine de la grenade. C’est succulent, on a l’impression de manger et de boire un jus en même temps. C’est très rafraîchissant malgré son aspect un peu étrange !

Pendant la première montée nous avons eu la chance d’observer plusieurs colibris, dont l’espèce la plus grande du monde, qui fait la taille d’un moineau et qui est très impressionnante !

En fin d’après midi on rejoint Sangalle, aussi appelé l’oasis, où on se pose au bord de la piscine.

Le troisième jour est assez difficile. Il faut maintenant remonter pour ressortir du canyon ! On part à 4h30. A la fois pour éviter le soleil et parce que aujourd’hui la route est coupée à 8h du matin.
Nous commençons la montée dans le noir puis nous voyons peu à peu la lumière se lever. C’est très joli.
La montée n’est pas très difficile mais assez monotone et longue. Il nous faudra 3 h10 pour attendre le sommet et 15 min de plus pour atteindre le village.
Certaines personnes font la montée en mules mais quand on voit à quelle point elles en bavent ça ne donne pas vraiment envie…

Nous avons donc passé 3 jours très agréables en compagnie de Johnny et de plusieurs chiens vivants dans le canyon, à observer un paysage quasi désertique et ses très nombreux cactus.
Nous avons aussi pu voir des canaris, de l’arnica, des aloe vera, un renard marron et gris et plein d’oiseaux non identifiés. On a également observé et entendu nos premiers punk chickens et vu les plantes qui servent à fabriquer la tequila : agave tequilana.
On a aussi appris beaucoup sur la région mais aussi sur le Pérou en général grâce à nos échanges constants avec le guide qui était très intéressant et très attentionné.

~ Myanmar ~ 56 km à pieds ça use les souliers 

Mercredi matin donc nous partons accompagnés de 3 autres touristes et de Maung Maung (prononcer presque momo) notre guide, pour 3 jours de randonnées afin de rejoindre la petite ville de Nyaung Shwe au Nord du lac Inle.

La randonnée n’est pas très difficile mais il y a tout de même beaucoup de kilomètres à parcourir chaque jour.
L’idée de nous déplacer dans le pays entre 2 lieux aussi connus à pied nous plait beaucoup.

Nous sommes avec un couple de belges et un suédois. Maung Maung est content, ce sont des nationalités qu’il connaît peu.

Le premier jour la randonnée passe d’abord par une forêt, soit disant une jungle, en fait une forêt classique, pour rejoindre un des plus gros réservoir d’eau du pays. Construit par les anglais ce réservoir était vraiment clef pour les birmans qui manquent cruellement d’eau. Ils en arrivaient carrément à venir chercher l’eau ici et à la transporter jusqu’à Yangon et sa région en train !! Ça devait être une sacrée expédition…

Ensuite nous avons rejoint un point de vue où nous avons pu profiter d’une vue magnifique sur des plantations de théiers et d’orangers tout en dégustant des chapatis et du guacamole (pas très local, mais ils ont beaucoup d’avocats et ils veulent faire plaisir aux étrangers)

L’après-midi a été plutôt dépaysante puisque nous avons marché sur une voix ferrée. Le train ne passe en principe pas l’après-midi sauf quand il est en retard… Bien sûr il était en retard ! On a donc dû se dépêcher de se mettre sur le côté avant de regarder le train passer à 20 cm de nous tout en faisant coucou aux enfants qui passaient la tête par la fenêtre pour nous voir. Assez impressionnant…

Nous sommes aussi passés dans une école où Clément s’est fait une copine :


On a également croisé notre seul serpent :

Un serpent des arbres

Un serpent des arbres

Heureusement il est tout petit. Apparemment la forêt abrite des boas constrictors mais bizarrement on n’a pas été déçus de ne pas les voir !

Champion de camouflage

Champion de camouflage

On a fini par rejoindre la gare et après une pause thé bien méritée, on a rejoint la maison de la famille qui nous accueillait pour la nuit.

En arrivant au village on a pu observer un match de Sibataco (si j’ai bien compris le nom…)

C’était impressionnant. Les hommes jouent avec la petite balle traditionnelle en Asie en bambou (maintenant en plastique) et un filet de volet. Ils jouent avec toutes les parties de leur corps sauf leurs mains et font des mouvements assez improbables. Ils sont vraiment très souples !

Ici l’accueil est assez impersonnel, les familles reçoivent des voyageurs chaque nuit et ne cherchent nullement à échanger avec eux mais plutôt juste à gagner de l’argent. C’était donc assez décevant.
La nuit a été rustique avec notre couverture posée à même le sol mais tout de même reposante. Le groupe était aussi très agréable.

Le lendemain nous sommes repartis, cette fois à travers les rizières.

Nous avons été rejoint au bout d’une heure par des espagnols et des irlandais. Ils ne souhaitaient marcher que 2 jours et on donc fait tout une partie de la route en taxi.
Lors de cette deuxième journée on a vu de nombreuses cultures maraîchères notamment de choux et de piments. C’est impressionnant de voir la façon dont les piments sont cueillis puis déposés à sécher chaque jour au soleil. Ils sont tournés régulièrement et ramassés de nouveau chaque soir. Ils sont beaucoup plus chers séchés que frais alors l’ensemble des cultivateurs prend grand soin du séchage.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Elles, elles souffrent

Pendant la randonnée notre guide a toujours autant d’humour et de tchatche. Il est génial. On en apprend énormément sur la culture birmane dans son intégralité. Il est très ouvert et on peut lui poser de nombreuses questions, y compris des questions intimes pour mieux comprendre la vie familiale.

Une de ses blagues qui nous a bien fait rire :
Maung Maung : alors Léa, tu fais le tour du monde en combien de temps au final ?
Léa : 1an en tout
MM : et toi Clément ?
Clément : 7mois
MM: alors Jackie Chan est plus fort que vous, il le fait en 80jours !

Le midi on s’arrête manger dans la maison de notre cuisinier (d’habitude il nous rejoint mais on passe dans son village aujourd’hui alors c’est plus pratique pour lui). C’est sympa de voir une autre maison traditionnelle. Sa femme et sa mère sont entrain de trier les grains de maïs à la main afin de ne vendre que les plus beaux. Quel travail fastidieux !

Notre guide


L’après midi on traverse différents villages dans lesquels on peut voir les enfants jouer.

On s’arrête prendre un thé chez une vieille dame qui tisse encore de manière traditionnelle. On lui a acheté une couverture. Les jeunes des tribus ne veulent plus apprendre à tisser car ils trouvent que ça ne rapportent pas assez. Le savoir est donc entrain de se perdre.

Petite pause

Petite pause

Le tissage ici est pourtant très rapide comparé à d’autres pays. En 3 jours seulement elle réalise une grande écharpe et un sac à main.

Un trou pour liquéfier le calcaire

Fabrique de parpaings

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Le soir on dors cette fois dans une grande maison qui reçoit plusieurs petits groupes de voyageurs. On est 13 à dormir là. Les guides font un énorme feu de bois et nous chantent des chansons en birman. La plupart sont des reprises de chansons en anglais qui ont été traduites. C’est marrant.

Au cours de la nuit on a une nouvelle invitée non désirée : la pluie ! Normalement il ne pleut jamais à cette saison mais il y a eu une « tempête » exceptionnelle. Elle ne nous a plus lâchée de la journée le lendemain.

Au matin, les guides ont proposé de ne pas faire la randonnée et de rejoindre le village en voiture. Il y a donc eu de nombreux débats, avant que tout le monde décide finalement de continuer à pied. On était soulagés car on voulait vraiment la finir cette randonnée, ce n’est que de la pluie ce n’est pas bien gênant même si c’est sûr que les paysages sont beaucoup moins sympas avec du brouillard.

On est parés


La troisième journée a donc été humide et peu dégagée, certaines parties étaient glissantes et je suis tombée, mais ça valait le coup. On était très contents d’arriver au lac et d’avoir réussi à parcourir les 56 km.

Après avoir déjeuné des nouilles réconfortantes au village d’Inle, on a pris notre bateau pour rejoindre le Nord du lac. La ballade était censée être bucolique et le moment le plus agréable du trek. Évidement sous la pluie, on a eu très très froid et on était soulagés d’arriver plus de 1h plus tard.

Le chauffeur était tout de même sympa. Il nourrissait les mouettes en passant ce qui nous a permis de bien les observer.

Le lac est gigantesque et loin d’être vide. Il est surtout connu pour ses pêcheurs, que nous avons juste entraperçu à ce moment là. Mais il y a aussi de nombreuses cultures réalisées directement sur le lac, principalement des cultures maraîchères. C’est original.

Nous avons donc eu un peu moins de chance sur la fin du trek mais malgré cela ces 3 jours ont vraiment été super, principalement grâce à la personnalité enjouée, curieuse et à l’écoute de notre guide.

Nous n’avons pas trop pu échanger avec les villageois dans l’ensemble mais les rares échanges ont été magiques et vrais.

Ce trek à la réputation d’être trop touristique et certains voyageurs refusent de le faire pour cela. On a donc un peu hésité au départ mais l’organisation est très bien faite et nous a permis de ne croiser que peu d’autres marcheurs pendant les 3 jours. Ça aurait été vraiment dommage de se priver de tous ces bons moments juste parce que d’autres personnes les ont vécus avant nous.

Après l'effort, le réconfort

Après l’effort, le réconfort