Aujourd’hui je commence par un petit déjeuner chinois à base de dim sum puis je pars à la découverte du quartier néerlandais de la ville aussi appelé le carré rouge car tous les bâtiments ont été peints en rouge par les anglais après qu’ils aient repris la ville.
Comme la plupart des villes ici, Malaka a une grande histoire coloniale : elle a été tour à tour sous la domination portugaise, néerlandaise et anglaise, après avoir été dominée par un sultan venu d’Indonésie et protégée par les Chinois !
Pas étonnant que la ville soit aussi cosmopolite aujourd’hui !
Le quartier néerlandais possède de nombreux bâtiments de construction néerlandaise bien-sûr mais qui ont ensuite été modifiés pour paraître plus anglais : des balcons et décorations ont été rajoutés, certaines entrées ont été modifiées par exemples.
Quant à la couleur je pensais que c’était pour rappeler la couleur des briques mais l’explication n’est pas claire. Une des raisons évoquées est que les murs étaient tellement sales, les malais vennant cracher un mélange de plantes dessus pour protester contre la domination anglaise, qu’ils ont du les repeindre en rouge pour pouvoir recouvrir la teinture.
Les bâtiments étaient précédemment utilisés comme bâtiments administratifs mais comme ils s’abîmaient trop vite avec cet usage, ils en ont maintenant fait 5 musées que tu peux visiter en achetant un seul ticket. Ils font des visites guidées gratuites 2 fois par jour alors j’en ai profité. Et comme j’étais toute seule j’ai eu le droit à une visite privée par un prof d’histoire de la ville qui fait aussi guide. Il était marrant et c’était sympa d’avoir l’histoire de la ville racontée par un homme vivant ici depuis toujours. Il ponctuait la visite d’anecdotes de son enfance ce qui rendait le tout beaucoup plus vivant.
Je n’ai pas visité l’ensemble des musées complètement car j’y ai déjà passé 5 heures et après je devais partir pour être à l’heure pour mon cours de cuisine, mais avec l’ensemble des musées on peut connaître beaucoup de choses sur l’histoire de la ville, l’agriculture du pays, la politique, les arts, les mariages, la céramiques… Il y en a vraiment pour tous les goûts !
Le quartier abrite aussi une église en ruine qui a servit entre autre de cimetière à une certaine époque.
Je profite ensuite d’aller dans un quartier plus moderne pour me racheter un nouveau petit sac à dos car le mien a déjà rendu l’âme (heureusement que j’avais pris de la bonne qualité pour être tranquille…) et je me rend avec enthousiasme à mon cour de cuisine ! Je suis contente car j’essaie de prendre un cours depuis que je suis arrivée en Malaisie mais sans succès : les cours sont soit overbookés soit fermés à cause du ramadan.
Je choisi un cours de cuisine nyonya car l’association de sucre et de piment dans la plupart des plats est vraiment particulière.
Encore une fois je suis seule alors j’ai un cours particulier au lieu d’un cours collectif.
J’ai pu cuisiner 3 plats : Ayam Pongteh, Udang Lemak Nenas and Apam Balik.
La chef a malheureusement déjà préparé le mélange clef pour le Udang Lemak Nenas, ce que je trouvais le plus intéressant à faire. Du coup je lui ai demandé de me montrer tous les ingrédients frais pour que je puisse les goûter et les sentir, ce qu’elle a fait avec plaisir. Les racines ressemblent à du gingembre, et sont d’ailleurs de la même famille, mais l’odeur et le goût sont très différents. Je peux aussi goûter les noix qui étaient déjà dans mon plat d’hier midi. Elle m’explique que ces noix sont utilisées énormément par les indiens. Dans les plats c’est très bon mais comme ça elles ne sont pas très bonnes car un peu sèches. Elles ressemblent un peu aux noix de macadamia.
Comme je le disais avant la cuisine nyonya est très sucrée et la chef m’a dit qu’elle met toujours du sel et du sucre dans ses plats, quelqu’ils soient.
Je n’ai pas eu le choix des plats mais je suis contente des trois recettes car elles sont à la fois délicieuses et différentes de la cuisine française mais je pourrais les refaire facilement je pense en France en adaptant certains ingrédients et en achetant les ingrédients clefs dans un supermarché asiatique.
Les recettes
- Ayam Pongteh : ragoût de pommes de terre et de poulet
Ingrédients :
1kg de poulet
300g de pâte d’haricots de soja sucrée (appelée Taucu en chinois)
300g d’échalotes
150g d’ail
300g de patates
30g de champignons noirs
30ml de sauce soja ( salée)
50 g de sucre
30g de sucre de palm (gula melaka)
160ml d’huile
1,5L d’eau
1 pincée de sel
On peut adapter cette recette en changeant de variété de champignon ou en ajoutant des légumes, en remplaçant le poulet par du poisson… Un peu comme on veut en fait : l’important c’est la sauce, et elle doit être sucrée!
- Udang Lemak Nenas : crevettes à la coco et à l’ananas
Ingrédients
Pour la pâte:
25g de piments séchés ( on peut aussi les prendre frais)
200g d’échalotes
20g de candlenuts
15g de galangal
20g de tumeric frais
10g de pâte de crevettes séchées
Mixer le tout jusqu’à former une pâte
Autres ingrédients
600g de crevettes
400ml de lait de coco épais
150ml d’huile de cuisine
300g d’ananas
400ml de lait de coco fluide
10g de fruit séché amer ( Assam keping)
5g de sucre
10g de sel
- Apam Balik : les pancakes nyonya
Ingrédients :
300g de farine entière
7g de levure
2g de sel
200ml d’eau de coco ( si on n’en a pas on peut la remplacer par de l’eau)
200g de sucre de Palm (gula melaka) ( c’est du sucre très peu purifié, brun et humide, qui se présente en pâte dure, très bon!)
31/3 cc de sucre cristallise de canne
3 feuilles de pandan ( à défaut on peut mette du jus de pandan que l’on peut acheter en France!)
1 œufs
400ml de lait de coco
La recette est assez logique.
Il faut juste préparer d’abord un sirop avec l’eau de coco, les sucres et les feuilles de pandan en portant le tout a ébullition.
Et laisser reposer la pâte au min 40min et jusqu’à une nuit.
On peut ajouter à la pâte de la banane ou des durians mixés avant ou pendant la cuisson suivant son goût.
Ils servent aussi souvent ces crêpes garnies de cacahuètes et de maïs.
Après une journée de pluie le soleil revient et je termine mes 16021 pas en me promenant sur les bords de la rivière.