26 jours en Birmanie

Ça y est nous repartons de la Birmanie. Ce pays est vraiment extraordinaire. Ici tout est différent et en même temps beaucoup de choses sont familières. Il y a ici une culture très forte, enrichie des influences de ses voisins : la Thaïlande et l’Asie du Sud-Est en général, la Chine bien-sûr et très fortement l’Inde. Ici ces influences ne cohabitent pas, mais se sont vraiment mélangées pour créer une culture propre au pays.

Ce qui nous a frappé en premier ici ce sont les sourires. Beaucoup de gens sont curieux et souriants. Ils cherchent à communiquer, à échanger. C’est très agréable.

Myanmar est aussi un pays avec des règles bizarres, ce qui n’est pas étonnant vu la politique du pays ces dernières années.
Par exemple, la circulation routière se faisait traditionnellement à gauche, reste du passage anglais dans le pays. Un jour il a été décidé qu’à partir du lendemain, les véhicules circuleraient à droite. Il y a donc de nombreuses voitures et de nombreux bus qui ont le volant à droite tout en roulant à droite. Ils ne peuvent donc pas bien voir la route, ni payer les nombreux péages… Apparemment une nouvelle loi est passée pour obliger les propriétaires de ces véhicules à les changer mais vu l’économie locale, ça va mettre un moment avant d’être appliqué.

La Birmanie c’est le pays que j’ai visité où les hommes sont les plus machos tout en portant des jupes.

La Birmanie c’est le pays où les hommes, les femmes et les enfants se maquillent avec le thanaka, cette pâte réalisée à partir de poudre de différent bois birmans.
Ils pensent qu’elle les protège des moustiques et du soleil. Les dessins, qu’ils réalisent quotidiennement avec elle, leurs donnent vraiment une beauté caractéristique.

La Birmanie c’est aussi un pays très peu connecté comme vous avez pu le constater avec l’absence de postes pendant tout le mois où on était ici. Mais l’évolution dans ce domaine est vraiment très rapide.

La culture birmane est donc très riche, et ce ne sont que quelques exemples qui m’ont marquées.

Nous sommes venus ici pendant un moment absolument clef de l’histoire de ce pays. Après les élections législatives de début novembre, au cours desquelles le parti de l’opposante Aung San Suu Kyi a obtenu une victoire historique. La Ligue nationale pour la démocratie (LND) a remporté 348 sièges et sera majoritaire au sein du Parlement birman, malgré la présence d’un quart de députés militaires non élus.
Après en avoir un peu discuté ici (à tâtons, pour ne pas créer de problèmes) on sent qu’une page magistrale de l’histoire du pays est entrain de s’écrire. Les gens ne font pas encore la fête, ils doivent attendre, 3 mois, c’est ce qu’on leur a promis, avant la mise en place du nouveau gouvernement. 3 mois d’attente, 3 mois chargés de tellement d’espoir pour une vie meilleure. Les birmans ne célèbrent pas, ils ont trop de respect pour cette femme et trop de peur encore ancrée, ils ne célèbrent pas ouvertement, mais ils célèbrent dans leur coeur, dans leurs sourires et dans leurs yeux on peut lire toute leur joie et leur fierté, dans leur « merci de venir voir notre pays » aussi.
C’est très émouvant pour nous d’avoir été là à ce moment là, d’avoir pu ressentir cette émotion avec eux.
Ils veulent participer activement au changement. Par exemple le 12 décembre ils ont organisé grâce à Facebook, une grande journée de nettoyage du pays, où chacun ramassait les déchets autour de sa maison, autour de son village…

Je croise les doigts pour que ce peuple si attachant ne soit pas déçu dans 2 mois et puisse enfin connaître des années de paix et de prospérité bien méritées.

 

Il y a quelques jours, j’avais hâte de quitter l’Asie, hâte de retrouver des repères, hâte de retrouver la nourriture occidentale aussi et surtout, surtout après avoir été autant malade, mais aujourd’hui on part et aujourd’hui je me sens un peu nostalgique de laisser tous ces joyaux derrière moi et en même temps heureuse d’avoir pu autant en profiter.

~Myanmar ~ Le lac Inle

Après une journée de pluie et de cuisine, aujourd’hui il fait beau ! On en profite pour aller voir ce fameux lac.

Je ne me sens pas très bien depuis hier donc on décide de louer des vélos et de partir découvrir l’Est du lac et de ne pas faire un tour d’une journée en bateau. Ces tours sont ultra touristiques et te font passer par plein de petits magasins très très chers destinés uniquement aux étrangers. Sur le lac il y a pas mal de tourisme et il y a principalement deux types de personnes : les randonneurs et les touristes plus âgés et fortunés qui viennent en taxi profiter des hôtels vraiment sympa sur pilotis situés directement sur le lac.

Nous sommes allés en vélo donc jusqu’à Maing Thauk, une des seules petites villes sur les bords Est du lac.

En route la vue sur les collines est sympa mais nous sommes un peu déçus de ne pas voir le lac. Il n’y a aucun chemin qui longe le bord de l’eau directement.

On croise LE vignoble de la région qui fait des dégustations. Ce sont des européens qui ont importés les vignes et qui ont lancés la fabrication d’un vin local. C’est surprenant de voir des vignes ici. Ça ne va pas trop avec le reste du paysage.

Le village de Maing Thauk est un village de bord de lac à moitié sur terre à moitié sur l’eau. Il y a un joli ponton en bois qui amène au bord des maisons sur pilotis. L’endroit est très sympa.

Il y a quelques bateaux qui proposent de faire un tour en barque dans le village pour voir les maisons, les habitants et les potagers. Ils cultivent les mêmes légumes que chez nous, c’est rigolo. Les habitants eux n’ont pas tous l’air très heureux de voir les touristes les observer…

Nous on veut aller voir les pêcheurs au centre du lac qui sont une des icônes du pays. Ils sont très beaux et très photogéniques, ils pêchent debout sur leur bateau et rament avec une de leurs jambes. On négocie donc avec les bateliers pour ne pas faire le tour du village mais aller plus loin sur le lac. C’est un peu compliqué car peu parlent anglais mais on finit par en trouver un qui baragouine un peu et qui traduit aux autres pour nous.

Nous voilà donc parti sur un bateau birman pour approcher les pêcheurs. Notre batelier ne parle pas un mot d’anglais mais est super sympa. Il connaît bien les pêcheurs et s’approche près d’eux, nous laissant le temps de les observer et de les photographier sans pour autant les déranger dans leur pêche.  C’est un moment magique.

De retour sur la terre ferme, nous sommes de plus en plus malades. On rentre donc péniblement à l’hôtel et on ne peut plus rien faire. Ce soir on croise les doigts pour ne plus être malades pour prendre le bus demain.

~Myanmar ~ Cours de cuisine birmane à Nyaung Shwe

Aujourd’hui il fait gris, aujourd’hui il pleut toujours, la perturbation exceptionnelle est toujours là et personne ne peut nous donner une indication quant au retour du soleil. Nous décidons donc avec une motivation bien cachée de partir à la découverte de la ville à pied, en repoussant la visite du lac Inle, pour lequel nous sommes pourtant venu, à des jours meilleurs.

Au détour d’une rue on voit une pancarte pour un cours de cuisine. C’est rare les cours de cuisine dans ce pays, ça va venir, avec les touristes, mais pour le moment c’est encore peu développé. On suit donc les panneaux pour se renseigner et on arrive dans une petite maison traditionnelle avec un panneau : Win, massage and cooking Class. Passons sur l’association un peu bizarre de ces deux activités dans un lieu unique ! On est reçu comme des rois avec un thé et des petits gâteaux, genre shortbreads fait maison. Ça les arrange si on fait le cours de cuisine aujourd’hui car ce soir et demain ils ont déjà des clients. Du coup ni une ni deux nous voilà installés dans leur jardin, entrain d’apprendre les bases de la cuisine birmane.

Les règles sont simples : on cuisine au feu de bois, les autres énergies étant trop coûteuses, et on utilise du gras, beaucoup de gras…

On apprend 4 recettes : deux currys : un de poulet et un de haricots papillons, une soupe de poisson et les fameuse nouilles shan dont on raffole.

En entrée on rajoute des beignets de riz, au cas où on aurait encore un petit creux, et des jus d’avocat (c’est la pleine saison on mange donc beaucoup d’avocats ici !)

Ils mangent ce genre de repas tous les jours, en moins copieux bien sûr, et avec de la viande seulement 1 à 2 fois par semaine.

La famille est à nos petits soins, particulièrement les 4 sœurs. Il n’y en a qu’une qui parle anglais mais on les a toutes vu venir remuer un truc ou préparer un aliment. On avait l’impression d’être chez eux, c’était sympa.

Les recettes :

Curry de poulet à la birmane

Ingrédients pour 2 personnes
300g de poulet émincé et masseré dans un mélange sucre/sel/curcuma
3 petits oignons
de l’ail
du gingembre
des tomates
du sel, 1cc de sucre, du curcuma, 1 bouillon cube, 1 càs de sauce soja

Ecraser ensemble les oignons, l’ail et le gingembre, et faire revenir le mélange.
Ajouter les tomates, le sel, le curcuma, le bouillon cube et la sauce soja.
Ajouter le poulet et faire revenir 3 à 4 min. Recouvrir ensuite le poulet d’eau bouillante, couvrir et laisser mijoter 5 à 10 min.

Curry de haricot

Ingrédients
des haricots papillons
8 gousses d’ail
2cm de gingembre
3 petits oignons rouges
1 tomate, coupée en dés
3 oignons nouveaux, avec leurs tiges
1 càc de sel, 1 càc de sucre, 1 bouillon cube, 1/2 càs de sauce huitre

Ecraser l’ail, le gingembre et les oignons rouges. Faire revenir le mélange avec du curcuma dans beaucoup d’huile.
Ajouter les tomates, puis les haricots.
Recouvrir d’eau bouillante, couvrir et laisser mijoter 10 min.
Ajouter le sel, le sucre, le bouillon de poule, la sauce huitre et les oignons nouveaux.
Mélanger et servir.

Soupe de poisson

Ingrédients
200g de poisson, cuit dans l’eau bouillante avec du curcuma et du sel
3 gousses d’ail, du sel et du gingembre ; écrasés et mélangés
de la pâte de soja
1 càc de sel, 1 càc de sucre, 1 càc de bouillon de poule
de la poudre de riz
1 poignée de feuille de menthe, 1 poignée de feuille de coriandre

Faire griller la pâte de soja puis l’écraser et la mélanger à l’ail et au gingembre
Filtrer le poisson pour garder le bouillon, enlever la chair du poisson et l’ajouter en petits morceaux au bouillon.
Mettre la soupe sur le feu.
Ajouter le mélange, le sel, le sucre et le bouillon de poule.
Préparer un mélange d’eau bouillante et de poudre de riz et l’ajouter au bouillon.
Hacher la coriandre et la menthe et les ajouter à la soupe.
Faire revenir la soupe 5 min et servir.

Nouilles shan

Dans 2 petits bols, mettre des nouilles shan séchées et les recouvrir d’eau bouillante. Laisser cuire 2 minutes.
Egoutter les nouilles et ajouter de la sauce chili, de la sauce soja, de l’huile à l’ail, du bouillon de poule, du sucre, du sésame en poudre. Mélanger et ajouter un peu d’eau si nécessaire.
Couper finement de la coriandre et 2 tiges d’oignons nouveaux.
Servir les pâtes et les saupoudrer de cacahuètes en poudre et du mélange coriandre/oignon.

~ Myanmar ~ 56 km à pieds ça use les souliers

Mercredi matin donc nous partons accompagnés de 3 autres touristes et de Maung Maung (prononcer presque momo) notre guide, pour 3 jours de randonnées afin de rejoindre la petite ville de Nyaung Shwe au Nord du lac Inle.

La randonnée n’est pas très difficile mais il y a tout de même beaucoup de kilomètres à parcourir chaque jour.
L’idée de nous déplacer dans le pays entre 2 lieux aussi connus à pied nous plait beaucoup.

Nous sommes avec un couple de belges et un suédois. Maung Maung est content, ce sont des nationalités qu’il connaît peu.

Le premier jour la randonnée passe d’abord par une forêt, soit disant une jungle, en fait une forêt classique, pour rejoindre un des plus gros réservoir d’eau du pays. Construit par les anglais ce réservoir était vraiment clef pour les birmans qui manquent cruellement d’eau. Ils en arrivaient carrément à venir chercher l’eau ici et à la transporter jusqu’à Yangon et sa région en train !! Ça devait être une sacrée expédition…

Ensuite nous avons rejoint un point de vue où nous avons pu profiter d’une vue magnifique sur des plantations de théiers et d’orangers tout en dégustant des chapatis et du guacamole (pas très local, mais ils ont beaucoup d’avocats et ils veulent faire plaisir aux étrangers)

L’après-midi a été plutôt dépaysante puisque nous avons marché sur une voix ferrée. Le train ne passe en principe pas l’après-midi sauf quand il est en retard… Bien sûr il était en retard ! On a donc dû se dépêcher de se mettre sur le côté avant de regarder le train passer à 20 cm de nous tout en faisant coucou aux enfants qui passaient la tête par la fenêtre pour nous voir. Assez impressionnant…

Nous sommes aussi passés dans une école où Clément s’est fait une copine :

On a également croisé notre seul serpent :

Un serpent des arbres

Heureusement il est tout petit. Apparemment la forêt abrite des boas constrictors mais bizarrement on n’a pas été déçus de ne pas les voir !

Champion de camouflage

On a fini par rejoindre la gare et après une pause thé bien méritée, on a rejoint la maison de la famille qui nous accueillait pour la nuit.

En arrivant au village on a pu observer un match de Sibataco (si j’ai bien compris le nom…)

C’était impressionnant. Les hommes jouent avec la petite balle traditionnelle en Asie en bambou (maintenant en plastique) et un filet de volet. Ils jouent avec toutes les parties de leur corps sauf leurs mains et font des mouvements assez improbables. Ils sont vraiment très souples !

Ici l’accueil est assez impersonnel, les familles reçoivent des voyageurs chaque nuit et ne cherchent nullement à échanger avec eux mais plutôt juste à gagner de l’argent. C’était donc assez décevant.
La nuit a été rustique avec notre couverture posée à même le sol mais tout de même reposante. Le groupe était aussi très agréable.

Le lendemain nous sommes repartis, cette fois à travers les rizières.

Nous avons été rejoint au bout d’une heure par des espagnols et des irlandais. Ils ne souhaitaient marcher que 2 jours et on donc fait tout une partie de la route en taxi.
Lors de cette deuxième journée on a vu de nombreuses cultures maraîchères notamment de choux et de piments. C’est impressionnant de voir la façon dont les piments sont cueillis puis déposés à sécher chaque jour au soleil. Ils sont tournés régulièrement et ramassés de nouveau chaque soir. Ils sont beaucoup plus chers séchés que frais alors l’ensemble des cultivateurs prend grand soin du séchage.

Elles, elles souffrent

Pendant la randonnée notre guide a toujours autant d’humour et de tchatche. Il est génial. On en apprend énormément sur la culture birmane dans son intégralité. Il est très ouvert et on peut lui poser de nombreuses questions, y compris des questions intimes pour mieux comprendre la vie familiale.

Une de ses blagues qui nous a bien fait rire :
Maung Maung : alors Léa, tu fais le tour du monde en combien de temps au final ?
Léa : 1an en tout
MM : et toi Clément ?
Clément : 7mois
MM: alors Jackie Chan est plus fort que vous, il le fait en 80jours !

Le midi on s’arrête manger dans la maison de notre cuisinier (d’habitude il nous rejoint mais on passe dans son village aujourd’hui alors c’est plus pratique pour lui). C’est sympa de voir une autre maison traditionnelle. Sa femme et sa mère sont entrain de trier les grains de maïs à la main afin de ne vendre que les plus beaux. Quel travail fastidieux !

Notre guide

L’après midi on traverse différents villages dans lesquels on peut voir les enfants jouer.

On s’arrête prendre un thé chez une vieille dame qui tisse encore de manière traditionnelle. On lui a acheté une couverture. Les jeunes des tribus ne veulent plus apprendre à tisser car ils trouvent que ça ne rapportent pas assez. Le savoir est donc entrain de se perdre.

Petite pause

Le tissage ici est pourtant très rapide comparé à d’autres pays. En 3 jours seulement elle réalise une grande écharpe et un sac à main.

Un trou pour liquéfier le calcaire

Fabrique de parpaings

Le soir on dors cette fois dans une grande maison qui reçoit plusieurs petits groupes de voyageurs. On est 13 à dormir là. Les guides font un énorme feu de bois et nous chantent des chansons en birman. La plupart sont des reprises de chansons en anglais qui ont été traduites. C’est marrant.

Au cours de la nuit on a une nouvelle invitée non désirée : la pluie ! Normalement il ne pleut jamais à cette saison mais il y a eu une « tempête » exceptionnelle. Elle ne nous a plus lâchée de la journée le lendemain.

Au matin, les guides ont proposé de ne pas faire la randonnée et de rejoindre le village en voiture. Il y a donc eu de nombreux débats, avant que tout le monde décide finalement de continuer à pied. On était soulagés car on voulait vraiment la finir cette randonnée, ce n’est que de la pluie ce n’est pas bien gênant même si c’est sûr que les paysages sont beaucoup moins sympas avec du brouillard.

On est parés

La troisième journée a donc été humide et peu dégagée, certaines parties étaient glissantes et je suis tombée, mais ça valait le coup. On était très contents d’arriver au lac et d’avoir réussi à parcourir les 56 km.

Après avoir déjeuné des nouilles réconfortantes au village d’Inle, on a pris notre bateau pour rejoindre le Nord du lac. La ballade était censée être bucolique et le moment le plus agréable du trek. Évidement sous la pluie, on a eu très très froid et on était soulagés d’arriver plus de 1h plus tard.

Le chauffeur était tout de même sympa. Il nourrissait les mouettes en passant ce qui nous a permis de bien les observer.

Le lac est gigantesque et loin d’être vide. Il est surtout connu pour ses pêcheurs, que nous avons juste entraperçu à ce moment là. Mais il y a aussi de nombreuses cultures réalisées directement sur le lac, principalement des cultures maraîchères. C’est original.

Nous avons donc eu un peu moins de chance sur la fin du trek mais malgré cela ces 3 jours ont vraiment été super, principalement grâce à la personnalité enjouée, curieuse et à l’écoute de notre guide.

Nous n’avons pas trop pu échanger avec les villageois dans l’ensemble mais les rares échanges ont été magiques et vrais.

Ce trek à la réputation d’être trop touristique et certains voyageurs refusent de le faire pour cela. On a donc un peu hésité au départ mais l’organisation est très bien faite et nous a permis de ne croiser que peu d’autres marcheurs pendant les 3 jours. Ça aurait été vraiment dommage de se priver de tous ces bons moments juste parce que d’autres personnes les ont vécus avant nous.

Après l’effort, le réconfort

~ Myanmar ~ Kalaw

Départ 8h le lundi 30 novembre pour 7h de bus pour rejoindre Kalaw, une petite ville dans les montagnes au centre de la Birmanie. La réservation du bus à Bagan a été épique. On voulait prendre un bus de nuit pour gagner du temps mais on nous a dit qu’il n’y avait pas de sleeping bus sur ce trajet. On a un peu parlementé (20min !) et finalement ils nous ont trouvé un sleeping bus. On était donc super contents, on a presque réservé avant qu’ils nous disent que les sleeping bus ne circulaient pas la nuit mais uniquement la journée. Logique birmane !! On a donc laissé tomber et on a pris un bus classique de jour.

Sur le chemin c’était assez classique. Le plus intéressant a été de pouvoir voir comment ils font les routes ici : ils font fondre l’asphalte au feu de bois, avant de l’étaler à la main et de l’aplatir vaguement avec un mini rouleau. A ce rythme là ce n’est pas étonnant que si peu de routes soient goudronnées. Le pays est tellement riche en réserves naturelles, ça fait mal au cœur de voir le peuple vivre dans des conditions aussi rustiques : pas d’électricité publique (ils utilisent maintenant des panneaux solaires pour avoir un peu d’électricité), pas d’accès à l’eau courante (la plupart survivent avec un réservoir qui se rempli d’eau de pluie pendant la saison des pluies qui ne dure que quelques mois) et aucun confort, y compris dans les villes.

Arrivé à Kalaw il fait froid !! On est en altitude comparé au reste du pays, environs 1300m, et ça se sent tout de suite. Les gens sont très différents des birmans qu’on a vu jusqu’ici et le premier contact est beaucoup moins sympathique (au bout d’un moment ça s’améliore 🙂 ).

On a bien choisi notre jour d’arrivé : aujourd’hui c’est le dernier jour du grand festival de la région. On s’installe donc dans un petit restaurant de la rue principale en attendant le défilé qui commence vers 18h30.

On était assez enthousiaste à l’idée de voir ce festival mais la réalité nous a un peu fait déchanter. Le défilé commençait bien avec les enfants et leur lampions, puis les femmes parées de leurs plus beaux costumes. Mais ensuite entre plusieurs groupes de femmes et d’enfants il y avait les hommes qui transportaient des totems assez indéterminés pour nous et surtout pleins de feux d’artifices et de pétards. Ils étaient pour la plupart complètement bourrés, n’arrivant plus à marcher droit mais décidaient quand même de déclencher des feux d’artifices n’importe comment, juste à côté des enfants et des spectateurs.

Je me suis fait un copain

On n’est donc pas restés trop longtemps et on a renoncé à aller dans le stade où tout le monde se rassemblait.

Le lendemain on a pu profiter de la ville qui est complètement vide de touristes la journée. La plupart des gens arrivent en bus vers 15h et repartent en trek dès le lendemain matin.

La ville n’est pas très grande, on peut monter au sommet d’une colline voir un monastère et la vue sur la ville.

Un des nombreux chiens du pays !

La journée nous a aussi permi de choisir le bon organisme pour notre trek : on s’est finalement tournés vers Eversmile car la fondatrice de la société était sympa et répondait vraiment à nos questions, notamment sur combien ils reversent au guide, aux familles d’accueils et aux chefs de village sur l’ensemble de l’argent payé.
On a donc rendez-vous demain à 8h45 pour 3 jours dans la campagne et la montagne birmane.

Ici il y a plein de détecteurs non branchés un peu partout

Le rhum birman n’est pas si mal

~ Myanmar ~ Majestueuse Bagan

La photo des temples de Bagan au lever du soleil est sans doute l’image la plus connue de Myanmar.

La zone historique se situe autour de la vieille ville de Bagan entre la nouvelle ville et Nyaung U, où nous avons logé. Les temples s’étendent sur environs 50 km², ce qui est déjà grand mais rien comparé à Angkor au Cambodge par exemple. La visite est donc très facile en vélo.

Les temples ont été grandement détruits par le temps mais également par des pillages et tremblements de terre (le dernier qui a fait le plus de dommages était en 1975). Ils ont été restaurés ou les restaurations sont encore en cours pour certains. Certaines restaurations sont un peu aléatoires et étranges mais dans l’ensemble les temples ont conservé leur beauté et leur grandeur. Les temples étaient également beaucoup moins sales que ceux de Yangon et Mandalay.

La légende ; qui nous a été raconté par une petite fille géniale rencontrée dans un mini temple, parlant au moins 3 langues quasi parfaitement ; raconte qu’il y a en tout 3508 temples. On ne les a bien sûr pas tous visités mais on en a vu un bon nombre. Ils se ressemblent un peu, tout en étant tous un peu différents. Certains sont magnifiques de l’extérieur, certains ont des beautés plus secrètes : une statue au fond d’un couloir, des peintures murales qui n’apparaissent qu’une fois éclairées à la torche, un escalier secret qui offre un panorama magnifique, un bouddha géant dans un mini temple qui ne paye vraiment pas de mine… Pour les découvrir la plupart du temps on s’est fait guider par des birmans très sympa, heureux de faire découvrir les temples, leurs mystères et leur histoire.

Les temples sont agréables à visiter car on est libre d’aller où on le souhaite du moment qu’on a la tenue correcte et qu’on enlève ses chaussures. On sent par contre que le tourisme augmente dans le pays car il y a beaucoup de vendeurs autour des temples, même autour de ceux assez isolés, et ils commencent à être agressifs.

Quelques un des temples en photos :
Temple Htilominlo

Temple Sulamani

Temple Dhamma Yangyi

Temple Ananda

Temple Shwegugyi

Temple Thatbyinnyu

Temple Nathlaungkyaung (ou plutôt vues depuis l’intérieur du temple !)

Temple Mimalaungkyaung

Temple Gawdawpalin

Temple Shwezagon au couché du soleil

Temple Bulethi (au lever du soleil)

Le lever du soleil est le moment que nous avons préféré de toute notre visite à Bagan. La lumière du soleil qui apparaît, combinée aux multiples temples et aux 21 montgolfières qui s’envolent en même temps, rend l’instant très impressionnant et unique.

Temple Shinbinthalyaung (le temple au magnifique bouddha couché  de 21m)

Temple Shwesandaw

Temple Mingalarzedi

Temple Gubyaukgyi

Ce temple est incroyable à l’intérieur car tous ses murs sont peints. Malheureusement de nombreuses peintures murales ont été volées par des thaïs et d’autres ont été abîmées par les tremblements de terre. Si vous le visitez, emportez votre lampe torche sinon vous ne verrez pas grand chose.

Temple Myazedi

Myazedi Quadrilingual stone inscription

Temple Manuha

Bouddha couché de 32m, beaucoup moins beau que le premier

Temple Nan 

Temple Abeyadana

Temple Nagayon

Temple Dhammayazika (Il est joli vu du ciel car il est en forme de pentagone)

Temple Tayokepyay

Temples Thonzu (3 temples triplés)

Temple Bulethi (Nous y sommes retournés pour le coucher de soleil)

Le temple en face

Bagan ce n’est pas que des temples.

Un hôtel qui se fond bien dans le paysage

Une femme girafe venue travailler en « ville »

On a notamment aussi pu visiter une fabrique d’objets laqués. Il y en a vraiment partout dans la région et beaucoup proposent de venir voir leur travail. J’ai choisi d’aller à une des plus classes, située dans New Bagan, et je ne l’ai pas regretté. La visite était super sympa : ils expliquaient tout le procès en détail et on voyait des artisans travailler sur les différentes étapes. J’ai même eu le droit à un thé, des gâteaux au sésame et un bracelet en bambou, fabriqué en suivant la même technique que celle utilisée pour faire les objets qui seront ensuite laqués.

On a aussi pu goûter pas mal de plats birmans et aller visiter le grand marché de nuit mais je n’ai pas pensé à prendre des photos !

La visite de cette région restera donc un moment très particulier de notre voyage, particulièrement grâce aux différentes vues sur la nature et les temples depuis le haut de ceux sur lesquels on a pu grimper.

~ Myanmar ~ Les vielles villes autour de Mandalay

Aujourd’hui on part en scooter à la découverte des vieilles villes autour de Mandalay.
La journée commence mal, Clément a très mal à la cheville et on passe un moment à la réparer avant de partir chercher un loueur de scooter. Notre hôtel a des prix trop élevés, on parcourt donc la rue pour chercher un meilleur deal. Les gens ici captent super vite les mots dans nos conversations. On discute entre nous en marchant et des gens nous suivent en essayant de nous vendre des scooters (ça marche aussi pour un tas d’autres mots : eau, coca cola, noodle… sans oublier taxi bien sûr)

On pars ensuite pour notre première destination : le plus long pont en tek du monde, le pont U bein. On ne peut pas dire que l’intitulé m’a fait rêver : un pont, en bois, vieux de 200 ans et de 1,2km de long… Pourtant il vaut le détour. Le pont en lui même n’a rien de fantastique mais le lac sur lequel il est situé est très beau.  L’endroit est aussi extrêmement vivant. Il y a quelques touristes bien sûr. Mais surtout les birmans qui habitent aux alentours et qui viennent ici pour se balader, manger, faire de la barque sur le lac, se prendre en photo et nous prendre un photo par la même occasion.

A l’extrémité Est du lac, on trouve le village d’Amarapura et le temple Kyauktawgyi. La vie dans le village est très simple. Les gens sont très pauvres et n’ont pas encore l’eau courante.

On a de la chance on arrive à la sortie de l’école et on amuse beaucoup les écoliers qui nous font des signes et des grands sourires.

Le temple est peu visité, on est les seuls touristes. Quelques personnes viennent prier, d’autres viennent manger ou faire la sieste. Les murs du temple sont recouverts de belles peintures.

On rencontre à l’intérieur, 2 puis 3 puis 4 puis 7 copines qui veulent chacune leur tour avoir leur photo avec nous. Elles sont excellentes, elles ont l’air tellement heureuse qu’on leur dise oui.

On retraverse le pont dans l’autre sens, on récupère le scooter et on part pour notre prochaine étape : Inwa. C’est pas loin, à vol d’oiseau, mais avec les rivières il faut faire un sacré détour.

On est presque arrivé, on commence à avoir bien faim et là tout à coup… on crève ! On a de la chance, on n’est pas loin d’un « garagiste », les gens nous guident jusqu’à lui avec des signes. Personne ne parle un seul petit mot d’anglais. La situation est assez cocasse. On ne comprend rien à ce qu’ils nous demandent. Au final ils arriveront à nous changer la chambre à air, en 1h à peu près et pour un prix très raisonnable. Ici ils n’appliquent pas encore le « prix spécial touriste ».

Le garage et le garagiste

Ils ont été super sympa et nous faisaient des petits signes régulièrement pour nous dire tout va bien ne vous inquiétez pas.

On reprend donc finalement la direction d’Inwa, l’ancienne capitale birmane.

En arrivant on est vraiment surpris : la ville est en réalité un mini village, sans routes, parcouru principalement par des vaches et des calèches à touristes.

Une des routes du village

On est un peu perplexes mais heureusement les bâtiments historiques sont super beaux, notamment les deux principaux, deux monastères : un en bois et l’autre en pierre.

Comme partout en Birmanie pour le moment les lieux sont très sales et peu voir pas du tout entretenus, le billet d’entrée à d’ailleurs du mal à passer sachant où finira notre argent…, mais avec un peu d’abstraction la visite est agréable 🙂

Le monastère en pierres s’appelle Maha Aunmye Bonzzn et celui en bois, Bagaya Kyaung

Le soleil commence à descendre et les paysages sont splendides. On parcourt la campagne pour atteindre notre dernière destination de la journée : la pagode Kaung Hmu Daw de Sagaing où se déroule le festival Tazaungdain.

Cette fête a lieu à la pleine lune de mi-novembre et on a pu profiter toute la journée de la bonne ambiance. De la musique envahie les rues et les personnes fabriquent des personnages ou des animaux en papier avec lesquels ils bloquent les voitures sur les routes pour leur demander de l’argent. Leurs éléphants sont particulièrement beaux. L’argent sert principalement à la construction de nouveaux temples ou à l’amélioration des temples existants.

La pagode est impressionnante avec sa forme sphérique.

Le festival dans la pagode quant à lui est très vivant. On peut manger plein de choses super bonnes (on ne s’est pas fait prier après une journée sans repas). Les gens sont très étonnés de nous voir ici et nous fixent avec curiosités.

*

Pour faire les cosmétiques locaux

Cette journée a démontré une chose très agréable. Depuis que je voyage je lis et j’entend dans chaque pays que les gens sont particulièrement souriants et je ne suis pas toujours d’accord. Mais ici c’est impressionnant. Les gens ont des sourires énormes. Ils sont tellement heureux de te rencontrer et que tu leur souris, que tu leur parles. C’est très touchant.

~ Myanmar ~ Mingun

Ce matin nous partons de Mandalay pour rejoindre Mingun, une ville au bord de la rivière.

On parcourt une bonne partie de la ville à pied pour rejoindre le bateau qui part chaque matin à 8h30. Il n’y a qu’un bateau publique par jour alors il ne faut pas le louper 🙂

La vie dans le port est joyeuse. Les responsables de la vente des billets sont super. On passe un moment avec eux à leur apprendre à parler français.

On embarque ensuite sur le bateau. Sur le pont sont entassées des chaises en plastique et des fauteuils en rotin. On embarque aussi le scooter d’un couple de touristes.

Arrivés à Mingun, après avoir payés le ticket d’entrée dans le village, on visite les différents lieux historiques.

Le premier est connu pour être le plus grand tas de briques du monde. Il s’agit d’une pagode immense non terminée. Elle avait été demandée par un roi tyrannique, utilisant le travail forcé pour sa construction. Du coup quand le roi est mort, les travaux ont été arrêtés avec joie !

Le lieu vaut surtout le coup pour la vue depuis le haut.

On a ensuite visité une cloche gigantesque. On peut rentrer dedans et la faire sonner de l’intérieur ou demander à quelqu’un de la faire sonner de l’extérieur. C’est sympa.

Il y a aussi le temple meringue, il ressemble à un énorme gâteau. C’est original !

On retraverse ensuite le fleuve Irrawadi, on se balade dans la ville et on mange : un mauvais chinois à midi, un super bon indien le soir, dans la rue, des pains chapatis et du riz birryani.

~ Myanmar ~ Yangon et la pagode Shawdagon

Deuxième journée à Yangon.

Nous partons en haut de la ville pour visiter la fameuse pagode Shawdagon, un des plus beaux monuments du pays.

La pagode, située en haut d’une colline, domine la ville. On peut y accéder par 4 grands escaliers situés à l’Est, à l’Ouest, au Nord et au Sud.

L’ensemble est à la fois très beau architecturalement et très vivant. Les habitants de Yangon s’y retrouvent pour prier mais aussi pour se promener, pique-niquer, discuter… L’ambiance y est très agréable.

Une tradition birmane un peu différente des traditions des autres pays bouddhiques : chaque personne prie un dieu associé à son jour de naissance. Il y en à 8 au total : 1 pour chaque jour de la semaine, sauf le mercredi où il y en a 2, 1 pour le matin et 1 pour le soir. Une manière de prier est d’arroser plusieurs fois une statue de bouddha associée au bon jour.

En sortant de la pagode on retourne à notre super restaurant 999 noodle pour déguster des wonton noodles délicieuses.

Le soir on embarque dans un bus de nuit VIP direction Mandalay. C’est de loin le meilleur bus de nuit que j’ai pris dans ce voyage. Certains voyageurs (qui n’ont pas du souvent la prendre) ont dit que c’était mieux que la première classe d’Air France ! On a quand même chacun une télé avec des films, de l’eau et des boissons énergétiques, des bonbons, de vrais pauses repas pendant le trajet… C’est le luxe.

~ Myanmar ~ Yangon

Première journée à Myanmar !

Nous sommes arrivés cette nuit à l’aéroport international de la ville. Je suis arrivée 4 h avant Clément et j’ai pu déjà observer pas mal de chose à l’aéroport. Il est tout petit alors tout le monde attend dans la salle d’arrivé. Les birmans m’observent. Ils me fixent du regard. Ça fait un peu bizarre d’être observée de la sorte mais lorsque je leur souri ils me rendent toujours mon sourire, contents de rencontrer quelqu’un qui vient d’ailleurs. Les parents amènent leurs enfants pour me faire coucou et me dire bonjour.

Pour notre premier jour on doit d’abord essayer de comprendre comment marchent les transports ici, négocier pour avoir un billet qui inclue le transport jusqu’à la gare routière qui est loin de la ville, puis changer de l’argent.

Ici la monnaie est le kyate mais beaucoup de prix sont donnés en dollars. On a donc décidé de changer pas mal de dollars pour pouvoir choisir de payer dans la monnaie la plus intéressante à chaque fois. On a obtenu un taux de change étonnamment bon : 1285 kyates pour 1 $ au lieu de 1290 annoncés par les banques internationales ce jour là.

Passé ces tâches pas très sympas, on se ballade dans la ville, on admire l’architecture coloniale anglaise, on observe la vie locale, on échange beaucoup de sourires et de petites conversations avec les habitants, curieux de nous connaître. Ici on ne vient pas nécessairement nous parler pour nous vendre quelques choses mais simplement par curiosité, sans doute par plaisir de retrouver depuis peu cette liberté si précieuse de parler à des étrangers sans être en danger. On sent d’ailleurs une joie particulière régner dans la ville, probablement liée aux récents résultats électoraux.

La gare

L’hôpital de Yangon

Nos pas nous amènent ensuite à notre premier temple birman, la pagode Sule :

Et pour finir la journée en beauté, on déguste nos premières Sticky Shan noodle et des rotis. Miam Miam !!!