Aujourd’hui je visite les grottes de Batu.
Pour y aller il faut prendre un train. Ici il n’y a pas de métro mais plusieurs réseaux de trains qui parcourent la ville. Ils ne sont pas vraiment difficiles à prendre mais ils ne sont pas non plus très userfriendly ! En comparaison le métro de Shanghaï est plus sympa malgré le chinois. Heureusement il y a toujours quelqu’un qui va te voir et te dire : « Si tu veux prendre le prochain train ce n’est pas ici mais là-bas qu’il faut attendre ! » C’est vraiment appréciable. C’était déjà le cas un peu partout en Malaisie. Par exemple dans le bus à Malaka les gens qui ne se connaissaient pas se réveillaient entre eux pour ne pas louper les arrêts principaux.
Cette entraide que l’on a perdu en Europe peut parfois nous paraître intrusive (les gens t’arrêtent tout le temps dans la rue pour te demander où tu vas !) mais c’est quand même tellement agréable qu’ils ne passent pas à côté de toi sans te voir !
Partout ici il y a des endroits réservés aux femmes. Les trains ne font pas exception avec 2 wagons par train dans lesquels les hommes n’ont pas le droit de circuler. C’est un peu étrange.
Il y a une autre coutume en Malaisie dont je n’ai pas encore parlé mais qui est frappante quand on achète quelque chose : il est très impoli de donner quelque chose à quelqu’un avec sa main gauche. Les gens te tendent donc ce que tu viens d’acheter ou ce qu’ils veulent te donner avec leur main droite en appuyant leur main gauche sur leur bras droit. Ce geste est très élégant !
J’arrive donc aux grottes de Batu. A l’arrivée je suis accueilli par une meute de singes. Les hindous qui gardent le temple leur donnent des fruits afin qu’on puisse plus facilement les voir. Ici les singes sont beaucoup moins agressifs que ceux que j’avais vu en Thaïlande 🙂
J’ai bien fait de venir tôt car il n’y a pas encore trop de monde mais les cars de touristes chinois commencent à arriver.
Il y a en tout 272 marches à monter avant d’arriver à l’entrée de la grotte. Je suis heureuse qu’il ne fasse pas trop chaud aujourd’hui!
Après avoir monté à peine 10 marches une suissesse me demande si je peux monter avec elle car elle a le vertige. Elle est super sympa et nous avons passer la matinée ensemble. Arrivé en haut le temple est classique mais la grotte est belle :
Un hindou prie pour moi :
Les singes sont aussi à l’intérieur de la grotte ! Mieux vaut ne pas leur montrer que tu as à manger. Ils sont d’une rapidité, tu n’as pas le temps de dire ouf qu’ils t’ont déjà volé ton gâteau, tes chips ou le must du must pour eux : ta banane !
La visite vaut vraiment le détour, j’avais lu des commentaires désobligeants sur internet sur la propreté des lieux mais ce n’est plus le cas, c’est maintenant assez propre.
Cette après-midi j’ai envie daller à Publika. C’est un endroit moderne qui regroupe de nombreuses choses. Le problème c’est que c’est très excentré. Je m’arrête donc à un arrêt de train sur le retour. J’ai vu sur Googlemaps qu’il ne faut que 40min de marche de la gare à Publika et je me suis dit que ça serait sympa de découvrir une autre partie de la ville en marchant ! Évidemment ce n’était pas l’idée du siècle et je me suis retrouvée à marcher complètement seule sur les bords des artères périphériques de la ville entourées uniquement de grands immeubles résidentiels. Heureusement, et ce n’était pas gagné d’avance en Asie, il y a un trottoir ( le luxe suprême 🙂 ) et j’arrive finalement à destination.
Je ne suis pas déçue l’endroit est sympa. C’est un peu un mélange entre un centre commerciale, des galeries d’art, des restaurants, des bureaux… Il y a même un spa pour bébé, un supermarché tout à 100yens japonais qui m’a rappelé de bons souvenirs (ici c’était tout à 5,30 ringgits bien sûr ) et un jean-bar : qui vend des jeans et sert du vin ! Tout est super design et il y a des sculptures et des peintures un peu partout.
Le centre est découpé en nombreux étages et galleries qui communiquent entre-eux. On ne peut jamais avoir une vue générale il est donc parfois un peu difficile de se repérer mais ça permet de « casser » visuellement l’ensemble et de rendre le tout beaucoup plus chaleureux.
Il y a aussi un supermarché bio très beau où je peux enfin trouver des starfruits que je cherche sans succès depuis quelques jours. J’ai aussi pu y récupérer des recettes :
La galerie d’art officielle de l’ensemble, la MAP, ne contient aujourd’hui qu’une seule exposition, la deuxième galerie étant occupée par un événement privé. L’exposition est un événement interactif permettant de se questionner sur notre rapport aux sons et à l’image. L’ensemble des ateliers a été réalisé par des étudiants qui sont présents et super motivés pour t’expliquer leur travail.
Il y a plein d’autres galeries d’art. Pleines de peintures et de sculptures mais pas tellement de visiteurs. J’ai demandé s’il y avait plus de monde le weekend car j’étais seule dans toutes les galléries et apparemment pas tellement, les gens viennent dans le centre plutôt pour faire des magasins.
Beaucoup d’œuvres étaient intéressantes, par exemple :
La disparition de la culture et des traditions dans les grandes mégalopoles modernes
Une des galeries était dédiée entièrement à des artistes chinois contemporains et le travail de Sanzi a particulièrement attiré mon attention :
Finalement j’ai aussi pu voir une exposition très intéressante réalisée pour dénoncer les violences conjugales faites aux femmes et le secret qui souvent les entoure.
Des femmes ont acceptées de témoigner pour l’exposition et il y a des sculptures de leur visage devant lesquelles sont placées les phrases qu’elles prononcent en public. Dans leur tête il y a ensuite un trou et on peut y lire leur secret, ce que la phrase prononcée à voix haute cache en réalité.
L’idée est géniale : simple mais terriblement efficace et marquante !
En sortant je suis heureuse de constater que je peux prendre un bus puis un train pour retourner en ville car je ne me voyais pas trop refaire le trajet jusqu’à la gare dans l’autre sens.
J’ai monté 41 étages et marché 19614 pas !