~ Myanmar ~ 56 km à pieds ça use les souliers 

Mercredi matin donc nous partons accompagnés de 3 autres touristes et de Maung Maung (prononcer presque momo) notre guide, pour 3 jours de randonnées afin de rejoindre la petite ville de Nyaung Shwe au Nord du lac Inle.

La randonnée n’est pas très difficile mais il y a tout de même beaucoup de kilomètres à parcourir chaque jour.
L’idée de nous déplacer dans le pays entre 2 lieux aussi connus à pied nous plait beaucoup.

Nous sommes avec un couple de belges et un suédois. Maung Maung est content, ce sont des nationalités qu’il connaît peu.

Le premier jour la randonnée passe d’abord par une forêt, soit disant une jungle, en fait une forêt classique, pour rejoindre un des plus gros réservoir d’eau du pays. Construit par les anglais ce réservoir était vraiment clef pour les birmans qui manquent cruellement d’eau. Ils en arrivaient carrément à venir chercher l’eau ici et à la transporter jusqu’à Yangon et sa région en train !! Ça devait être une sacrée expédition…

Ensuite nous avons rejoint un point de vue où nous avons pu profiter d’une vue magnifique sur des plantations de théiers et d’orangers tout en dégustant des chapatis et du guacamole (pas très local, mais ils ont beaucoup d’avocats et ils veulent faire plaisir aux étrangers)

L’après-midi a été plutôt dépaysante puisque nous avons marché sur une voix ferrée. Le train ne passe en principe pas l’après-midi sauf quand il est en retard… Bien sûr il était en retard ! On a donc dû se dépêcher de se mettre sur le côté avant de regarder le train passer à 20 cm de nous tout en faisant coucou aux enfants qui passaient la tête par la fenêtre pour nous voir. Assez impressionnant…

Nous sommes aussi passés dans une école où Clément s’est fait une copine :


On a également croisé notre seul serpent :

Un serpent des arbres

Un serpent des arbres

Heureusement il est tout petit. Apparemment la forêt abrite des boas constrictors mais bizarrement on n’a pas été déçus de ne pas les voir !

Champion de camouflage

Champion de camouflage

On a fini par rejoindre la gare et après une pause thé bien méritée, on a rejoint la maison de la famille qui nous accueillait pour la nuit.

En arrivant au village on a pu observer un match de Sibataco (si j’ai bien compris le nom…)

C’était impressionnant. Les hommes jouent avec la petite balle traditionnelle en Asie en bambou (maintenant en plastique) et un filet de volet. Ils jouent avec toutes les parties de leur corps sauf leurs mains et font des mouvements assez improbables. Ils sont vraiment très souples !

Ici l’accueil est assez impersonnel, les familles reçoivent des voyageurs chaque nuit et ne cherchent nullement à échanger avec eux mais plutôt juste à gagner de l’argent. C’était donc assez décevant.
La nuit a été rustique avec notre couverture posée à même le sol mais tout de même reposante. Le groupe était aussi très agréable.

Le lendemain nous sommes repartis, cette fois à travers les rizières.

Nous avons été rejoint au bout d’une heure par des espagnols et des irlandais. Ils ne souhaitaient marcher que 2 jours et on donc fait tout une partie de la route en taxi.
Lors de cette deuxième journée on a vu de nombreuses cultures maraîchères notamment de choux et de piments. C’est impressionnant de voir la façon dont les piments sont cueillis puis déposés à sécher chaque jour au soleil. Ils sont tournés régulièrement et ramassés de nouveau chaque soir. Ils sont beaucoup plus chers séchés que frais alors l’ensemble des cultivateurs prend grand soin du séchage.

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Elles, elles souffrent

Pendant la randonnée notre guide a toujours autant d’humour et de tchatche. Il est génial. On en apprend énormément sur la culture birmane dans son intégralité. Il est très ouvert et on peut lui poser de nombreuses questions, y compris des questions intimes pour mieux comprendre la vie familiale.

Une de ses blagues qui nous a bien fait rire :
Maung Maung : alors Léa, tu fais le tour du monde en combien de temps au final ?
Léa : 1an en tout
MM : et toi Clément ?
Clément : 7mois
MM: alors Jackie Chan est plus fort que vous, il le fait en 80jours !

Le midi on s’arrête manger dans la maison de notre cuisinier (d’habitude il nous rejoint mais on passe dans son village aujourd’hui alors c’est plus pratique pour lui). C’est sympa de voir une autre maison traditionnelle. Sa femme et sa mère sont entrain de trier les grains de maïs à la main afin de ne vendre que les plus beaux. Quel travail fastidieux !

Notre guide


L’après midi on traverse différents villages dans lesquels on peut voir les enfants jouer.

On s’arrête prendre un thé chez une vieille dame qui tisse encore de manière traditionnelle. On lui a acheté une couverture. Les jeunes des tribus ne veulent plus apprendre à tisser car ils trouvent que ça ne rapportent pas assez. Le savoir est donc entrain de se perdre.

Petite pause

Petite pause

Le tissage ici est pourtant très rapide comparé à d’autres pays. En 3 jours seulement elle réalise une grande écharpe et un sac à main.

Un trou pour liquéfier le calcaire

Fabrique de parpaings

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Le soir on dors cette fois dans une grande maison qui reçoit plusieurs petits groupes de voyageurs. On est 13 à dormir là. Les guides font un énorme feu de bois et nous chantent des chansons en birman. La plupart sont des reprises de chansons en anglais qui ont été traduites. C’est marrant.

Au cours de la nuit on a une nouvelle invitée non désirée : la pluie ! Normalement il ne pleut jamais à cette saison mais il y a eu une « tempête » exceptionnelle. Elle ne nous a plus lâchée de la journée le lendemain.

Au matin, les guides ont proposé de ne pas faire la randonnée et de rejoindre le village en voiture. Il y a donc eu de nombreux débats, avant que tout le monde décide finalement de continuer à pied. On était soulagés car on voulait vraiment la finir cette randonnée, ce n’est que de la pluie ce n’est pas bien gênant même si c’est sûr que les paysages sont beaucoup moins sympas avec du brouillard.

On est parés


La troisième journée a donc été humide et peu dégagée, certaines parties étaient glissantes et je suis tombée, mais ça valait le coup. On était très contents d’arriver au lac et d’avoir réussi à parcourir les 56 km.

Après avoir déjeuné des nouilles réconfortantes au village d’Inle, on a pris notre bateau pour rejoindre le Nord du lac. La ballade était censée être bucolique et le moment le plus agréable du trek. Évidement sous la pluie, on a eu très très froid et on était soulagés d’arriver plus de 1h plus tard.

Le chauffeur était tout de même sympa. Il nourrissait les mouettes en passant ce qui nous a permis de bien les observer.

Le lac est gigantesque et loin d’être vide. Il est surtout connu pour ses pêcheurs, que nous avons juste entraperçu à ce moment là. Mais il y a aussi de nombreuses cultures réalisées directement sur le lac, principalement des cultures maraîchères. C’est original.

Nous avons donc eu un peu moins de chance sur la fin du trek mais malgré cela ces 3 jours ont vraiment été super, principalement grâce à la personnalité enjouée, curieuse et à l’écoute de notre guide.

Nous n’avons pas trop pu échanger avec les villageois dans l’ensemble mais les rares échanges ont été magiques et vrais.

Ce trek à la réputation d’être trop touristique et certains voyageurs refusent de le faire pour cela. On a donc un peu hésité au départ mais l’organisation est très bien faite et nous a permis de ne croiser que peu d’autres marcheurs pendant les 3 jours. Ça aurait été vraiment dommage de se priver de tous ces bons moments juste parce que d’autres personnes les ont vécus avant nous.

Après l'effort, le réconfort

Après l’effort, le réconfort

~ Myanmar ~ Kalaw

Départ 8h le lundi 30 novembre pour 7h de bus pour rejoindre Kalaw, une petite ville dans les montagnes au centre de la Birmanie. La réservation du bus à Bagan a été épique. On voulait prendre un bus de nuit pour gagner du temps mais on nous a dit qu’il n’y avait pas de sleeping bus sur ce trajet. On a un peu parlementé (20min !) et finalement ils nous ont trouvé un sleeping bus. On était donc super contents, on a presque réservé avant qu’ils nous disent que les sleeping bus ne circulaient pas la nuit mais uniquement la journée. Logique birmane !! On a donc laissé tomber et on a pris un bus classique de jour.

Sur le chemin c’était assez classique. Le plus intéressant a été de pouvoir voir comment ils font les routes ici : ils font fondre l’asphalte au feu de bois, avant de l’étaler à la main et de l’aplatir vaguement avec un mini rouleau. A ce rythme là ce n’est pas étonnant que si peu de routes soient goudronnées. Le pays est tellement riche en réserves naturelles, ça fait mal au cœur de voir le peuple vivre dans des conditions aussi rustiques : pas d’électricité publique (ils utilisent maintenant des panneaux solaires pour avoir un peu d’électricité), pas d’accès à l’eau courante (la plupart survivent avec un réservoir qui se rempli d’eau de pluie pendant la saison des pluies qui ne dure que quelques mois) et aucun confort, y compris dans les villes.

Arrivé à Kalaw il fait froid !! On est en altitude comparé au reste du pays, environs 1300m, et ça se sent tout de suite. Les gens sont très différents des birmans qu’on a vu jusqu’ici et le premier contact est beaucoup moins sympathique (au bout d’un moment ça s’améliore 🙂 ).

On a bien choisi notre jour d’arrivé : aujourd’hui c’est le dernier jour du grand festival de la région. On s’installe donc dans un petit restaurant de la rue principale en attendant le défilé qui commence vers 18h30.

On était assez enthousiaste à l’idée de voir ce festival mais la réalité nous a un peu fait déchanter. Le défilé commençait bien avec les enfants et leur lampions, puis les femmes parées de leurs plus beaux costumes. Mais ensuite entre plusieurs groupes de femmes et d’enfants il y avait les hommes qui transportaient des totems assez indéterminés pour nous et surtout pleins de feux d’artifices et de pétards. Ils étaient pour la plupart complètement bourrés, n’arrivant plus à marcher droit mais décidaient quand même de déclencher des feux d’artifices n’importe comment, juste à côté des enfants et des spectateurs.

Je me suis fait un copain

Je me suis fait un copain

On n’est donc pas restés trop longtemps et on a renoncé à aller dans le stade où tout le monde se rassemblait.

Le lendemain on a pu profiter de la ville qui est complètement vide de touristes la journée. La plupart des gens arrivent en bus vers 15h et repartent en trek dès le lendemain matin.

La ville n’est pas très grande, on peut monter au sommet d’une colline voir un monastère et la vue sur la ville.

Un des nombreux chiens du pays !


La journée nous a aussi permi de choisir le bon organisme pour notre trek : on s’est finalement tournés vers Eversmile car la fondatrice de la société était sympa et répondait vraiment à nos questions, notamment sur combien ils reversent au guide, aux familles d’accueils et aux chefs de village sur l’ensemble de l’argent payé.
On a donc rendez-vous demain à 8h45 pour 3 jours dans la campagne et la montagne birmane.

Ici il y a plein de détecteurs non branchés un peu partout

Ici il y a plein de détecteurs non branchés un peu partout

Le rhum birman n'est pas si mal

Le rhum birman n’est pas si mal