~ Indonésie ~ Java : Jakarta 

Nous sommes à Jakarta pour 2 jours et 1/2.

Nous sommes arrivées mercredi soir, assez fatiguées après des heures de train dans la chaleur car l’air conditionné ne marchait pas vraiment… Nous sommes logées chez une connaissance de Marion. On s’est dit que c’était une bonne occasion de voir comment vivent les familles javanaises. Il s’est avéré que ce n’était pas une super bonne idée. Bien sûr on est reconnaissante qu’elle est voulue nous recevoir chez elle et s’occuper de nous, mais la femme qui nous accueille n’est pas très ouverte ni très curieuse. Elle s’écoute parler et parle tout le temps d’argent et de religion. La famille est musulmane très conservatrice. Ils ne nous ont pas laissé partager de moment avec eux, ni chez eux, ni pendant les visites. On est surprises car ce sont des gens qui voyagent beaucoup en Europe, en Asie et en Amérique. En posant plus de questions on s’aperçoit qu’ils n’ont pas du tout la même conception du voyage que nous : ils emportent dans leurs valises absolument TOUTE la nourriture nécessaire à leur voyage, même le cuiseur à riz et le riz, ils ne visitent que peu de monuments, aucuns musées… En France par exemple ils n’ont même pas goûtés un croissant. Ils nous ont dit que c’est parce qu’ils ne font pas confiance aux gens. Ils passent beaucoup de temps à se prendre en selfies comme quasiment la totalité des indonésiens.

La famille est très riche, avec une maison immense. En arrivant elle nous dit que c’est une petite maison pour l’Indonésie (je n’ai toujours pas compris comment elle a pu dire une chose aussi indécente, tant de gens ont du mal à trouver de quoi manger ici…) On est logée au rez de chaussée. On doit se laver dans les toilettes avec le tuyaux servant normalement pour les toilettes… Ça n’aurait pas été un trop gros problème s’ils devaient le faire aussi mais à l’étage ils avaient une salle de bain magnifique avec une douche à l’italienne et de l’eau chaude ! C’est une conception très bizarre du partage.

Ce qui était particulièrement bizarre pendant ces 2 jours c’était la différence flagrante entre les discours et la réalité : discours sur la tolérance, le partage, l’humanité… Mais les gestes montraient une toute autre facette. Leur employée par exemple était soit disant comme leur fille. Elle est avec eux depuis ses 14ans (elle en a 21), sans aucuns jours de repos ni de congé, loge dans une pièce de 4 m2 sans fenêtre et se lave dans les toilettes comme nous… Même chose pour la religion, elle nous a dit : je pense que la religion est une affaire privé, entre soi et Dieu et que tous les hommes sont égaux. On lui a dit qu’on était d’accord, et après elle a ajouté : c’est bien c’est pas comme les orthodoxes, eux ils sont bizarres…

On a aussi pu parlé un peu de la condition de la femme ici. Tous les mariages de la famille sont arrangés, et les femmes doivent s’arrêter de travailler. Elle a le droit de voyager mais apparemment elle est la seule parmi toutes ses amies qui doivent elles rester à la maison (même la ville voisine elles ne peuvent pas y aller seules…).

Autant dire que j’ai pas mal de fois tourné 10fois ma langue dans ma bouche pour ne pas l’envoyer bouler.

On a au final pas pu non plus visiter beaucoup Jakarta. Elle nous a emmené au centre historique de la ville et on pensait partager la visite avec elle et sa fille de 20 ans qui nous accompagnait et qui n’était jamais venue ici ! Elles ont préféré s’assoir sur un banc pour aller sur internet…
Bref, c’était une expérience intéressante comme disent les anglais 🙂

La ville de Jakarta en elle même n’est pas très jolie. Elle pourrait l’être car il y a de jolis bâtiments et la ville est assez aérée et verte.

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Mais elle est complètement laissée à l’abandon. Tout est sale. Les rivières ou ruisseaux sont dégueulasses, il n’y a pas d’autre mot… et dégagent une odeur vraiment répugnante.
Le centre historique a commencé à être réparé mais les travaux ont l’air d’être arrêté et n’ont pas évolué d’après la description de notre guide qui date d’il y a déjà 3 ans !

On a été visiter le musée national qui lui par contre est génial ! Il mérite vraiment le détour. Il ferme très tôt : à 15h20 certaines galeries sont déjà inaccessibles, et on n’a pas pu le voir entièrement.


Près du musée il y a aussi une très belle cathédrale et la plus grande mosquée du pays.

On a profité d’être avec elle pour lui demander de nous montrer sa mosquée. Elle était contente et emballée mais elle a été très surprise de l’accueil qu’on nous a réservé à l’intérieur. On ne s’est pas senties vraiment les bienvenues.

La mosquée est très belle, elle a été construite par un architecte français. Elle comporte 5 étages représentant encore une fois les 5 piliers de l’islam. La coupole est magnifique et très simple.

Pour notre dernier jour, ils nous ont amené à Bogor, une ville à 40km au sud de Jakarta (car ils devaient y aller pour payer leur taxe de voiture). Le principale intérêt de cette ville est le jardin botanique. Il est gigantesque, plus de 87 hectares.

On a pu y voir des cactus, des palmiers et quelques orchidées.

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Le jardin n’est pas très fleuri pour un jardin botanique !

Au retour on traverse un nouveau quartier très chic et très beau, Tangerang. Il est construit un peu comme un décors de cinéma. Les rues sont inspirées par Milan.


Puis on s’arrête dans un centre commerciale. Il est très sympa ! J’en profites pour faire le tour des magasins de cosmétiques très nombreux ici et pour acheter quelques produits. Dans la partie extérieure il y a plein de restaurants et tous les soirs des concerts. Il y a une très bonne ambiance.

On a pu aussi goûter un nouveau fruit : le longane. Ça ressemble un peu au litchi pour l’aspect mais pas pour le goût qui est très différent et un peu fermenté.

Ici il n’y a pas de touristes alors les gens nous regardent souvent avec surprise et curiosité.

Ces deux jours à Jakarta ont finalement été un peu frustrants mais instructifs 🙂

~ Indonésie ~ Java : une dernière journée à Yogyakarta – le Kraton, le musée Affandi et fabrication de batik 

Aujourd’hui c’est notre dernière journée à Yogyakarta car demain on sera toute la journée dans le train pour Jakarta (départ 9h08 arrivée à 17h22 !)


Nous partons ce matin pour visiter le palais Kraton, la demeure du sultan qui était fermée hier.

Le palais est toujours la demeure du sultan et de sa famille : son unique femme (il est le premier à n’en prendre qu’une !) et leurs 5 filles. Ils sont très respectés par les habitants de Java, bien qu’ils n’aient plus de réel pouvoir politique. Un peu comme peut l’être la reine en Angleterre.

La palais, datant de 1756, est visitable le matin uniquement car l’après midi il est réservé à un usage privé.

Le palais est divisé en plusieurs bâtiments. Il est de style colonial, très joli. Sur la droite à l’entrée se trouvent la maison du sultan puis la maison de sa femme et des princesses. Le sultan ne doit pas vivre avec elles. Il y a ensuite les halls de réception, immenses.

La famille à 2000 employés et reçoit régulièrement plus de 5000 invités dans l’enceinte du palais.

On a pu voir les employés qui font office de présence dans la cours du palais pendant les visites. Ils ont une tenue traditionnelle, avec des batiks spéciaux dont les motifs ne sont portés que par eux. Ils portent tous un Kriss, le poignard traditionnel javanais, dans le dos.

Plus loin à gauche on trouve plusieurs bâtisses, transformées en musée. Les deux premiers musées sont intéressants : l’un raconte les traditions royales, l’autre montre les batiks utilisés par la famille royale (il est interdit de les prendre en photo). Avec ces musées on se rend vraiment compte des similitudes entre les traditions de Java et celles de Bali. Les deux peuples paraissent très différents au premier abord, de part leur différence de culte. Mais en réalité il y a beaucoup de points communs et une culture indonésienne au sens large qui est forte.
Les autres musées sont moins intéressants car ils présentent les objets quotidiens de la famille. Très simples et très européens, beaucoup ont été importés d’Europe ou de Chine.

Un dernier musée est un bâtiment honorifique pour l’ancien sultan, qui a participé à la libération de l’Indonésie et qui est vénéré. Le bâtiment est très joli. On peut se rendre compte également de la simplicité de vie du sultan malgré sa place royale.


En sortant du palais on peut écouter de la musique traditionnelle : le gamelan. C’est sympa mais très aiguë et répétitif donc on se lasse assez rapidement…


Ensuite nous visitons le musée Sono-Budoyo, situé juste à côté. Il rassemble des objets historiques et culturels de Java mais aussi un peu de Bali et Sumatra. Le musée a beaucoup de charme et est très bien fait. La traduction des informations est en cours mais plus de la moitié à déjà été réalisée du coup on profite aussi des explications. On peut ainsi apprendre qu’à Bali les animaux gravés dans les meubles symbolisent des chiffres et permettent de dater les meubles ! L’éléphant est le 5, les oiseaux ou les dragons le 1…

On se sépare ensuite avec Marion : elle part faire de la peinture sur tissu (batik) que je ferai plus tard, et je me dépêche de rejoindre le musée Affandi que je ne veux pas louper et qui ferme à 16h. (Les musées en Indonésie ferment généralement très tôt!) Le musée est assez excentré mais accessible en bus avec changement depuis le centre ville.

C’est un endroit extraordinaire à ne pas manquer si on vient à Yogyakarta.

Affandi (1907 -1990) est l’artiste le plus célèbre d’Indonésie. Le musée est son ancienne maison, située au bord d’une rivière. C’était un homme très original et très doué. Il a dessiné lui même les plans de sa maison et de ses salles d’exposition, et monté les murs de bétons ! Le toit des bâtiments représente des feuilles de bananier, qu’il a toujours utilisé pendant sa vie pour protéger ses toiles du soleil et de la pluie. Autodidacte et venant d’une famille pauvre il n’a jamais arrêté de peindre, même pendant l’occupation japonaise qui le privait de toile et de peinture (en plus de le priver de nourriture et de liberté comme tous les autres indonésiens…). Il voulait devenir aussi bon que les artistes européens dont il voyait le travail.

*

J’avais regardé son travail sur internet avant d’y aller et je n’étais pas sûr d’aimer mais en arrivant j’ai tout de suite craqué pour son style vraiment original. Il dépeint dans ses peintures principalement la vie quotidienne indonésienne et les émotions ressenties par lui ou les membres de sa famille au cours de leur vie. Les principaux tableaux sont accompagnés d’une description du moment où il les a peint et de pourquoi il les a peint.

Il peignait toujours en plein air et avec les doigts.

On peut aussi voir sa voiture, une Volt Mitsubishi redessinée par ses soins. La marque a voulu lui racheter à prix d’or les droits d’exploitation mais il a toujours refusé car il considérait sa voiture comme une de ses œuvres d’art, donc unique.

Le lieu abrite aussi une cabane en bois d’où il observait la rivière, une roulotte transformée pour sa femme qui aimait s’isoler et une piscine originale.

Il y a aussi plein de sculptures et des œuvres réalisées par sa première femme et par ses 2 filles.

La partie basse de sa maison est transformée en café, super agréable, où j’ai pu manger un mie gareng bien épicé en buvant le thé offert avec l’entrée.

Le lieu abrite enfin des ateliers pour les artistes d’aujourd’hui adultes ou enfants.

J’ai vraiment adoré cette visite.

En sortant je me dépêche de rejoindre le centre Taman Pintar dans lequel on peut faire l’atelier de batik. Marion a fini et est déjà repartie quand j’arrive à 15h35. Je demande si je peux encore faire l’atelier et là les 3 personnes font une tête qui me rappelle la pensée que j’avais quand je travaillais sur les salons professionnels et qu’un client arrivait 2 min avant la fermeture. Tu ne peux pas lui dire non mais tu en as bien envie quand même ! Ils m’acceptent à reculons. Ils ne parlent pas anglais, alors ils ne comprennent pas quand je leur demande à quelle heure ils ferment. Je vais acheter mon ticket, je reviens et m’assois sur leur mini siège (l’atelier est habituellement réalisé par des enfants !) et là je vois au fond de la pièce un écriteau disant en javanais que ça ferme à 15h45… Oups ! Je me dépêche donc de réaliser mon batik pour ne pas trop les déranger et en 15min j’ai fini. (Marion avait mis 2h30 à peu près 😉 )

Le procédé est assez simple mais difficile à maîtriser : il faut dessiner le dessin au crayon sur le tissu, puis le redessiner avec de la cire à l’aide d’un canting (partie critique !).

Ensuite on applique les couleurs. Les couleurs seront révélées par le bain alors il faut imaginer le résultat final.

Le tissu est ensuite séché au soleil (ou au sèche cheveux pour moi ). Une fois sec, le tissu est trempé pour dissoudre la cire et fait réagir les couleurs. Il est ensuite rincé à l’eau puis trempé dans de la cire (mélangée à autre chose mais elle n’a pas su me dire quoi !) pour fixer le motif.

Voilà le résultat (ça aurait été plus sympa si j’avais eu le temps de m’appliquer pour la cire ! )

Une dernière journée à yogyakarta riche en découverte culturelle et artistique !

~ Indonésie ~ Java : Yogyakarta, la mosquée souterraine Sumur Gumuling et le waterpalace Tamansari.

Ce matin on se lève à 5h car l’office du tourisme nous a indiqué que la cérémonie de la matinée (pour la fête de l’indépendance) commence à 6h. On descend Malioboro street qu’on commence à bien connaître mais qui est beaucoup plus calme à cette heure de la journée ! 
En arrivant, tout est aussi très très calme. Trop calme. On demande et au bout de plusieurs indications on finis par nous dire que la cérémonie est a 8h.

On repart donc pour se trouver un petit déjeuner. A cette heure là beaucoup de locaux déjeunent alors on en profite pour se faire un petit déjeuner typique dans la rue : du riz, du tempe (une variante de tofu) sauté à la poêle avec des piments et de la tomate et des beignets (banane pour moi et haricots pour Marion), accompagnés de thé et de café. C’est délicieux ! Les indonésiens entrains de manger sont super sympas et nous aident à choisir les différents plats.

On repart ensuite voir la cérémonie : il y a un groupe qui joue et des chœurs qui chantent et font des gestes. On voit aussi les différentes écoles militaires défilées (pas très en rang !) pour aller se préparer pour la cérémonie. A 9h la cérémonie n’a toujours pas commencé et on décide de partir : on ne verra pas grand chose car les gens sont parqués à l’extérieur du site, la vue masquée par des rideaux et certaines personnes nous disent maintenant que c’est à 10h30 !

On va vers le Kraton, le palais du sultan mais il est fermé aujourd’hui (l’office du tourisme nous avait dit qu’il ferait ouvert : j’avais mieux aimé l’accueil ici que dans les offices du tourisme à Bali mais finalement les informations ne sont pas beaucoup plus justes !).

Un rabatteur nous accoste et nous propose de nous amener à une fabrique de marionnettes. On le suit car on en a toujours pas vu. Un peu méfiantes et à distance quand même quand il prend des raccourcis bizarres… Mais on arrive finalement bien à l’endroit indiqué. C’est super sympa de les voir faire les marionnettes. Elles sont faites en cuir de buffle. Elles sont découpées à l’aide d’un marteau et de petits couteaux de sculpteurs et de poinçons de différentes tailles. Il y a 250 caractères traditionnels différents. Parfois ils ne diffèrent que par quelques couleurs seulement pas étonnant qu’on n’arrivait pas trop à les reconnaître en ombre chinoise ! Ils ont tous des noms.

Les marionnettes vont par paire comme beaucoup de chose ici, symbolisant l’association et l’équilibre entre le masculin et le féminin et entre le bien et le mal.

Les spectacles de marionnettes sont en javanais anciens, peu de gens comprennent donc ce qu’ils disent, et dure de 8h du soir jusqu’à 4h du matin avec une seule histoire. C’est très long, très lent et la musique nous paraît à nous européens très répétitives !


On laisse ensuite notre rabatteur pour nous rendre à la mosquée souterraine Sumur Gumuling et au waterpalace Tamansari.

La mosquée est en réalité une ancienne mosquée qui n’est plus utilisée depuis 1812. Elle n’est pas non plus totalement souterraine. Le deuxième étage est au dessus de la terre et le premier est enterré. Pour y aller il faut rentrer à l’intérieur d’un quartier muré qui était avant un lac artificiel et le Palais Royal et qui est maintenant un quartier assez pauvre rempli de petites maisons et de ruelles. On se fait guider par un habitant qui nous montre l’entrée de la mosquée, bien cachée !

La mosquée a été construite avant l’apparition des mégaphones ou des haut-parleurs, des tours ont donc été construites, servant de caisse de résonance et permettant d’entendre l’appel à la prière depuis très loin autour du bâtiment.

Apparemment ils n’ont utilisé que du blanc d’œuf à la place de ciment pour faire tenir les briques du bâtiment !

Les galeries souterraines sont très sympas. La lumière est très belle et très photogénique.

Au centre, on trouve 5 escaliers et un bassin pour les ablutions. Ils symbolisent à la fois les 5 moments de prières de la journée et les 5 préceptes de l’islam :
* La Chahada, est l’attestation de foi de l’unicité de Dieu et de la prophétie de Mahomet
* Les cinq prières quotidiennes ou Salat (As-salaat) peuvent être faites n’importe où, en direction de la kaaba
* L’impôt annuel : la zakat (Az-zakaat) est l’aumône aux pauvres dans les proportions prescrites en fonction de ses moyens.
* Le jeûne du mois de ramadan : le saoum (As-siyam) de l’aube au coucher du soleil, le jeûne est prescrit.
* Le pèlerinage à la Mecque : le hajj (Al hajj) au moins une fois dans sa vie, si le croyant ou la croyante en a les moyens physiques et matériels.

Le palais Tamansari était l’ancien palais et les bains du sultan. Il a été réalisé par un architecte néerlandais, pris en esclavage par le sultan, qui le libéra pour le remercier.

Le sultan venait s’y baigner avec ses femmes et ses enfants. Il y a 3 bassins à l’intérieur : un pour les enfants, un pour les femmes et un pour le sultan, séparé des autres bassins par un bâtiment.

Le sultan pouvait observer ses femmes de derrière une fenêtre à barreaux, sans être vu. Si une de ses femmes lui plaisait il lançait une fleur à côté d’elle pour lui signifier de la rejoindre. Dans la partie du sultan il y a un bassin, un endroit pour se promener, une pièce pour placer les soins floraux et une bassine qui servait de miroir une fois remplie d’eau et bien sur une autre pièce qui contient un lit. Pour que la pièce sente bon les serviteurs plaçaient sous le lit une coupelle contenant un mélange de fleurs, dont du jasmin ( elles sentent super bon!! )

Il y a aussi une tour depuis laquelle on peut observer tout le palais.

Le bassin est aussi construit de manière à symboliser la paix entre les 3 religions principales de Java : la porte symbolise l’hindouisme, les lotus dans le bassin le bouddhisme, la forme pointue l’islam. La présence du dragon quant à elle symbolise la paix avec le peuple chinois.

A l’époque le palais était entouré d’eau et derrière le village du peuple (pour en cas d’attaque laisser le temps au sultan de fuir pendant que son peuple se fait massacrer…). On a pu encore une fois profiter des explications d’un étudiant en anglais comme hier. Il s’appelle Ari et est très timide et ne comprend pas toujours nos questions mais les informations qu’il a apprises par cœur sont intéressantes !

Le palais contient ensuite plusieurs cours et bâtiments, dont les anciennes cuisines, l’ancienne porte, les appartements du sultan, une pièce pour méditer…

La mosquée souterraine fait aussi partie du palais.

À l’intérieur du palais il y a plein de gens qui vivent et on peut trouver leur maison mais aussi des magasins, des restaurants…

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On a pu observer aussi le travail des marionnettes et des batiks.


A midi, suite aux conseils de Sania hier, on se dirige vers la rue dans laquelle on peut manger les meilleurs Gudek, le plat typique de Yogyakarta. Il s’agit de fruits du jaquier cuits dans du lait de coco, accompagnés de riz et de poulet ou d’œuf. Pour le poulet on a le choix entre les pattes, le blanc, le cœur, la tête ou les ailes. Bizarrement on a choisit le blanc !

C’est délicieux : on sent bien le fruit du jaquier et de la noix de coco. C’est assez sucré par contre. Et nourrissant.

L’après midi Marion part faire du shopping et je pars faire le zoo. Le zoo est assez excentré mais on peut y voir les fameux dragons de Komodo que je veux voir depuis que je réfléchis à où aller pendant ce tour du monde. Je ne veux surtout pas les louper !

Je monte dans un becak, sorte de tuk-tuk local où le siège passager est placé à l’avant du vélo! Je suis toute contente car j’ai envie d’en faire depuis que je les ai vu en arrivant sans vraiment en avoir encore l’occasion. Il me dépose devant le zoo.

J’avais lu que les conditions d’accueil et l’état des animaux ici étaient déplorables mais ce n’est pas vraiment le cas. Évidement c’est un zoo donc les animaux sont enfermés et les enclos pas très grands mais les animaux ont l’air en bonne santé.

Je me concentre sur la partie des reptiles qui est vraiment bien faite et très différente des zoos que j’ai pu faire auparavant. Je vois plein de sortes de serpents, de lézards, de tortues… C’est vraiment très intéressant.

Je trouve ensuite enfin les fameux Dragons! J’ai de la chance une femelle et un mâle ne sont pas endormis mais se promènent dans leur enclos. Ils sont vraiment très impressionnants. Leur langue est très bizarre, fourchue et rapide comme celle des serpents. Je reste un long moment à les observer. Cette espèce est en voie de disparition et ne vit que sur les petites îles autour de Flores en Indonésie. On ne peut les voir nulle part ailleurs !

Je parcours ensuite le reste du zoo : il y a des singes, des antilopes, des chameaux, des autruches, et j’en passe… Je peux aussi voir un hippopotame qui vient nous saluer en ouvrant grand la gueule.

Le retour en bus est un peu long car il y a un changement. Ici on doit payer le bus avant de monter dans le bus en rentrant dans des mini gares présentes à presque tous les arrêts. C’est très pratique car on peut en même temps demander aux employés notre chemin. A part dans les arrêts plus fréquentés par les touristes, les gens de trans-jogya sont très sympas et disent à leur collègue dans le bus où tu vas pour qu’il te dise de descendre au bon endroit ! Sympa 🙂

Les indonésiens ne sont pas tous habitués à voir des gens à la peau claire. Hier Sania nous a expliqué qu’on nous appelle les Bule (prononcé boulet ! Ce qui nous a bien fait rire! ). Les gens nous dévisagent souvent. Les enfants ont la plupart du temps peurs de nous. Dans le bus retour j’étais à côté d’une petite fille de 7mois qui m’a surveillé avec grande attention pendant tout le trajet. Sa mère voulait que je lui parle mais quand je lui parlais pendant trop longtemps elle se mettait à pleurer, se cachait dans les bras de sa mère et 3s après me regardait de nouveau. Elle était marrante !

Je rejoins ensuite Marion et on finit la journée en testant le restaurant de l’hôtel qui est réputé pour servir de la très bonne nourriture européenne. Je prend des spaghettis bolognaises (mes premières pâtes depuis deux mois !), du pain à l’ail (miam) et un thé glacé car ici ils font les glaçons à l’eau distillée 🙂 Marion quant à elle craque pour une pizza et un café glacé à la glace vanille !!

Ce soir la fatigue commence à se faire sentir après une semaine de visites très intensives du matin tôt jusqu’au soir.

~ Indonésie ~ Java : Prambanan

Ce matin on ne part pas trop tard pour essayer d’avoir moins chaud et moins de monde pendant la visite des temples de Prambanan. Le site est accessible en bus de ville, ce qui est très pratique et très économique (3600roupies contre les 100000 roupies proposées par les tours opérateurs). En arrivant on commence par commander un petit déjeuner : du riz sauté et un thé. Et on est prêtes pour la visite ! On a acheté un billet combiné hier donc on rentre sans faire la queue, on boit le café offert à l’entrée et on avance sur le site.

Comme à Borobudur la première impression est magistrale : on se sent toutes petites face à l’ampleur et la beauté des bâtiments. On a beau avoir vu des photos, en vrai c’est vraiment impressionnant !

A peine a-t-on fait 10 pas qu’une indonésienne vient à notre rencontre et nous explique qu’elle est étudiante en anglais et qu’elle aimerait si on est d’accord nous faire faire la visite du site gratuitement pour pratiquer son anglais. Bien sûr on accepte avec plaisir : on sera donc aujourd’hui en compagnie de Sania.

Le site est gigantesque et comporte de nombreux temples. Le premier complexe de temples est hindouiste. Il a été nommé par l’UNESCO en 1991 comme patrimoine mondial.
A côté on trouve 3 complexes de temples : candi Sewu, candi Lumbug et candi Bubrah. Ils ont été construits à la demande d’un roi pour sa reine pour symboliser la tolérance et coexistence de leurs 2 religions : l’hindouisme et le bouddhisme.

  • Candi Prambanan ou Lorojonggrang (« la fille svelte ») 

Datant du IXiem siècle, ce bâtiment a été construit pour adorer le dieu Siwa. Il comprend un ensemble de 240 temples : 16 temples principaux dans la cour centrale, 224 petits temples dans la deuxième cour.

Les 224 temples sont des petits temples dans lesquels viennent prier une seule personne à la fois.

L’ensemble des bâtiments a été détruit pendant le tremblement de terre de 2006 et sont actuellement en reconstruction. A l’origine les bâtiments tenaient par un système d’assemblage proche des Lego. Pour plus de stabilité ils sont maintenant reconstruits avec du ciment.

Les 16 temples de la cours intérieures sont composés de 3 temples principaux : le premier et le plus grand au centre est celui de Siwa, les 2 autres sont pour Brahma et Wishnu. En face de ces temples on trouve leur temple associé et protecteur : Brahma est associé au temple du cygne, Siwa à celui de la vache et Wishnu à celui de l’aigle (Garuda, le symbole de l’Indonésie et de la compagnie aérienne nationale). Dans chaque temple on trouve ou trouvait la statue du dieu ou protecteur associé. Le temple de Siwa est plus complexe et comprend 4 pièces : dans la première se trouve Siwa, dans la deuxième Durga Mahisasuramaeshini (apportant la beauté à celui qui lui touche la tête, les seins et le ventre), dans la troisième Ganesha (apportant la connaissance à celui qui lui touche 3 fois la trompe) et dans la dernière Agastya. Les 4 statues symbolisent aussi les 4 points cardinaux.

Un couple d'oiseau indien

Un couple d’oiseau indien

Sculpture symbolisant la puissance sexuelle. La couleur rouge n'est pas de la peinture mais la couleur de la pierre volcanique utilisée pour construire le batiment

Sculpture symbolisant la puissance sexuelle. La couleur rouge n’est pas de la peinture mais la couleur de la pierre volcanique utilisée pour construire le bâtiment

Sania est bien utile pour nous expliquer la signification des différentes statues et bas reliefs. Elle nous explique que presque tout va par paire symbolisant le masculin et le féminin. Même les statues : le socle symbolise la femme et le derrière de la statue symbolise un pénis. C’est pour ça que les statues hindouistes ont très souvent une plaque derrière elles.

Les temples sont aussi associés à beaucoup de protecteurs et à des lions symbolisant la puissance.

Les bas reliefs présents dans les galeries du temple raconte différentes histoires : celle de ramayana et celle de kresnayana.

Beaucoup de bas reliefs montrent également des hommes se bâtant pour une femme.

D’autres sont des illustrations du kamasutra.

  • Les temples bouddhistes

Description de l’UNESCO : « L’ensemble bouddhique voisin de Sewu renferme en son centre un temple entouré par une multitude de temples plus petits. Curieusement, il partage une grande partie de son iconographie avec le temple hindou Loro Joggrang, ce qui pourrait indiquer que le décor de ces temples était largement soumis au contrôle du pouvoir politique. Trois autres temples en ruine, entre Sewu et Loro Joggrang, complètent le complexe de Prambanan : Lumbuna, Burah et Asu. »

  • La visite

Sania est très sympa et très intéressante. Elle nous raconte plein d’anecdotes sur la vie indonésienne. Elle nous fait aussi goûter des fruits poussant de la parc appelé sawo. Ils sont assez bons mais étranges car ils ont une sorte de jus blanc très collant. Il faut normalement les cueillir et attendre plus de 2 semaines pour qu’ils ne soient plus collant.

On peut aussi observer des cotonniers dans le parc.

On part ensuite boire les boissons médicales traditionnelles indonésiennes : les Jamu. On goûte le Jahe qui est du gingembre rouge, et le Jamu tajal linu ou bitter jamu, bien amère comme son nom l’indique. Heureusement ils le servent accompagné d’un jus de sucre chaud délicieux.

Après manger on a pu assister à une démonstration de danse traditionnelle appelée jatilan. Au départ on était super emballées mais on s’est très vite ravisées car le spectacle était très étrange et dérangeant. Les « danseurs » étaient drogués devant nous et partaient dans des danses-transes. Ils étaient ensuite fouettés pour nous montrer qu’ils ne ressentent plus rien. Sania nous a expliqué que parfois ils leur coupent la main et qu’ils ne saignent pas, que ça ne leur fait rien car ils ne sont pas conscients, mais possédés… Autant dire que ça ne nous a pas tellement plu et qu’on est vite parties !

Quand on voyage on sait qu’on va rencontrer des moments qui vont être en contradiction avec nos valeurs. On a beau s’y préparer quand on les vit pour de vrai ça fait vraiment étrange. Il y a des choses que notre esprit ne peux pas accepter même quand on se dit que la culture des gens concernés est différente de la notre !

On repart ensuite avec Sania et son copain qui est venu la chercher pour l’amener à Yogyakarta. On leur demande de s’arrêter au Sud de la ville car le routard nous a indiqué qu’on peut y observer le travail du cuir. Encore une information complètement erronée qui ne me réconcilie pas avec ce guide. On en repart donc très vite. 🙂

La journée a été vraiment sympa en compagnie de Sania, jeune femme très vive et rigolote qui nous a appris beaucoup de chose sur la vie en Indonésie et nous a donné plein de conseil pour nos prochains jours à Yogyakarta ! Ils nous ont même invité avec son copain à leur mariage en mars prochain.

~ Indonésie ~ Java : Borobudur

Aujourd’hui nous avons marché 26120 pas.

Départ prévu à 3h50 ce matin pour être à l’heure pour voir le coucher de soleil. Après plusieurs moments d’attente car les personnes qui nous rejoignent dans le bus sont en retard, nous partons finalement à 4h25 pour Borobudur. Le bus nous arrête au pied d’une colline en haut de laquelle on peut observer différents temples en alignement parfait à l’Est avec le soleil qui se lève derrière.

On monte donc la colline. La pente est assez raide et je suis en tongues car je ne peux toujours pas mettre mes chaussures. Ce n’est pas très pratique. On arrive en haut après 30 min de marche et après avoir payées chacune les 30000 roupies de droit d’entrée sur le chemin.

La vue n’est pas du tout dégagée du coup on ne voit que la brume et les nuages. La forêt embrumée est très belle et un peu mystique. On est tout de même un peu déçues d’être arrivées jusque là aussi tôt et de ne rien voir.
On retourne ensuite au bus et après 30 min d’attente car les gens ne sont pas redescendus à l’heure, on part pour le site de Borobudur.

Le site est un site religieux bouddhiste mais n’est pas un temple. C’est un des plus grands monuments bouddhistes du monde. Certains archéologues pensent qu’il pourrait s’agir d’une sorte d’université destinée à enseigner la vie de bouddha et ses principaux enseignements.

Le site est vraiment magnifique !! Je l’avais vu en photo mais en vrai il est très impressionnant. Il y a plusieurs niveaux composés de galeries. Et chaque galerie est décorée de bas-reliefs racontant différentes choses.

Les stupas

Chaque stupa contenait un Bouddha. Aujourd’hui il n’en reste que très peu

Les gens nous prennent en photos régulièrement et se prennent en photo avec nous. C’est amusant car la plupart du temps ils sont super contents qu’on dise oui !

Une femme va même jusqu’à me confier sa fille. Au début elle explose en sanglots mais je lui parle doucement et elle finit par se calmer et se dire qu’elle peut me faire confiance ! Moment magique.


A midi on mange dans un des mini stands qui sont dans le parc. On commande un plat de nouilles sautées pour moi et de riz sauté pour Marion. J’ai eu ce que j’ai commandé mais elle par contre a eu moins de chance et c’est retrouver avec une assiette pas très engageante.

Quelqu'un veut de la glace pillée?

Quelqu’un veut de la glace pilée?

L’après-midi on est allées voir les éléphants du parc. Ils sont beaux quand les gardiens les utilisent pour faire le tour du site mais dans leur enclos ils sont enchaînés et nous font un peu mal au cœur.


Il y a aussi des musées à l’intérieur du site. Enfin plutôt des pseudo-musées qui ne sont pas très intéressants car ils ne contiennent presque pas d’information. Le musée archéologique par exemple est en fait une succession de tas des différentes pierres qu’ils ont retrouvé autour de l’édifice.
On est ensuite sorti du site vers 14h en se disant qu’on a bien fait de refuser de rentrer avec le bus touristique à 9h15 !! On a bien profité de cette magnifique visite.


On enchaîne avec la visite d’un autre tout petit temple du même style après avoir fait une pause jus de fruit et bananes frites dans un café design super sympa avec vu sur les rizières et visité une galerie d’art.

Au chocolat, au sucre de palme et au café

Puis on rentre sur Djogia en prenant 2 bus locaux à la suite. Le trajet est fatiguant car le bus est surchauffé et on est juste au dessus du moteur avec les jambes complètement repliées, mais tout de même sympa car on rencontre un homme de Jakarta venu faire visiter Borobudur et Yogyakarta à son fils pour le weekend. Il a fait ses études ici et est fan de cette ville.


On profite ensuite de la piscine pour récupérer nos jambes après la chaleur du bus. On mange des pâtes délicieuses tout en profitant des concerts et des spectacles de marionnette en ombre chinoise organisés gratuitement dans la rue pour célébrer l’indépendance de l’Indonésie.

Ps : spéciale dédicace à Caro 🙂


Si vous voulez en savoir plus sur le site de Borobudur voici la description donnée par l’UNESCO sur : http://whc.unesco.org/fr/list/592

L’ensemble de Borobudur, qui est un des plus grands monuments bouddhiques du monde, a été bâti aux VIIIe et IXe siècles durant le règne de la dynastie Syailendra. Il se trouve dans la vallée de Kedu, dans la partie sud du centre de Java, au centre de l’île de Java, en Indonésie.

Le temple principal est un stupa construit en trois niveaux autour d’une colline qui était un centre naturel : une base pyramidale comportant cinq terrasses carrées concentriques, la base d’un cône comptant trois plates-formes circulaires et, au sommet, un stupa monumental. Les murs et balustrades sont décorés de bas reliefs finement sculptés, couvrant une surface totale de 2,520 m2. Autour des plates-formes circulaires il y a 72 stupas ajourés contenant chacun une statue de Bouddha.

La division verticale du temple de Borobudur en base, corps et superstructure s’accorde parfaitement avec la conception de l’univers dans la cosmologie bouddhiste. Selon celle-ci, l’univers est divisé en trois sphères superposées, kamadhatu, rupadhatu et arupadhatu, représentant respectivement la sphère des désirs dans laquelle nous sommes esclaves de nos désirs, la sphère des formes dans laquelle nous abandonnons nos désirs mais restons assujettis au nom et à la forme, et la sphère du détachement des formes où il n’y a plus ni nom ni forme. Dans le temple de Borobudur, le kamadhatu est représenté par la base, le rupadhatu par les cinq terrasses carrées et l’arupadhatu par les trois plates-formes circulaires et le grand stupa. Le tout révèle une combinaison unique des idées très centrales du culte des ancêtres, lié à l’idée d’une montagne en terrasses, avec le concept bouddhiste d’atteinte du Nirvana.

Le temple doit aussi être considéré comme un monument dynastique remarquable de la dynastie Syailendra qui régna sur Java durant cinq siècles environ, jusqu’au Xe siècle.

L’ensemble de Borobudur comprend trois monuments : le temple de Borobudur et deux petits temples situés à l’est sur un axe droit menant a Borobudur. Ces deux temples sont ceux de Mendut, dont la représentation de Bouddha est un formidable monolithe accompagné de deux Boddhisattvas, et le temple de Pawon, plus petit, dont l’intérieur ne révèle pas quelle divinité on y aurait révérée. Ces trois monuments illustrent des phases du parcours conduisant au Nirvana.

Le temple a été utilisé comme temple bouddhique de sa construction à une époque se situant entre le Xe et le XVe siècle, à laquelle il a été abandonné. Depuis sa redécouverte au XIXe siècle et sa restauration au XXe siècle, il a retrouvé le statut de site archéologique bouddhique.

Critère (i) : L’ensemble de Borobudur, avec sa pyramide à niveaux, sans toit, composée de dix terrasses supposées couronnée par un grand dôme en forme de cloche, est un mariage harmonieux associant stupas, temple et montagne qui est un chef-d’œuvre de l’architecture et des arts monumentaux bouddhiques.

Critère (ii) : L’ensemble de Borobudur est un exemple remarquable de l’art et de l’architecture indonésiens entre le début du VIIIe siècle et la fin du IXe siècles qui ont exercé une influence considérable sur la renaissance architecturale entre le milieu du XIIIe siècle et le début du XVIe siècle.
Critère (vi) : Disposé en forme de lotus, fleur sacrée de Bouddha, l’ensemble de Borobudur est une matérialisation exceptionnelle de la conjonction de l’idée très centrale du culte autochtone des ancêtres et du concept bouddhiste d’atteinte du Nirvana. Les dix terrasses ascendantes de l’édifice correspondent aux étapes successives que le Bodhisattva doit franchir avant d’atteindre le Nirvana.

 

~ Indonésie ~ Java : une première journée à Yogyakarta

Ce matin nous arrivons enfin à Djojia après de longues heures dans un bus un peu pourri. J’ai eu la chance de tomber sur le seul siège cassé du bus et de me faire dévoré par des punaises. Résultat on arrive fatiguée, et pleine de rétention d’eau pour moi, mais heureuses. On a quand même réussi à dormir : la motivation de ne pas voir la méthode de condition suicidaire du chauffeur à bien aidée 😉


En arrivant on se lance à la recherche d’un hôtel. Ce week-end est très spécial car lundi c’est la célébration de l’indépendance de l’Indonésie et les indonésiens viennent en masse pour la célébrer ici. Yogyakarta est l’ancienne capitale indonésienne et toujours la capitale culturelle du pays.
Les hôtels sont donc quasi tous complets mais on arrive à trouver une chambre basique sans lavabo et avec une douche sur les toilettes à la turque ( à l’indonésienne 😉 ) mais pas cher et dans un hôtel avec piscine.

On part ensuite réserver un tour pour voir le lever du soleil sur Borobudur demain car le départ est à 4h du matin et à cette heure-là les bus de la ville ne circulent pas encore. Le tour ne prévoit que 2h dans le site mais on se dit qu’on prendra les transports en commun pour revenir si ça nous fait trop court sur place.

Ensuite direction Malioboro street qu’ils décrivent comme les Champs Elysées locaux et qui est le paradis du shopping à petits prix (et moindre qualité…) et aussi celui des pickpockets. La rue est aussi le défilé des vélos, des motos, des voitures et des charrettes à cheval ! L’animation est grande.

Au milieu de la rue on va faire un tour au marché Beringharjo. Après quelques recherches on finit par trouver un stand qui vend des soupes au poulet : soto ayam. Un délice 🙂

Après on commence à faire le tour des marchands et on tombe sur le patron d’un magasin d’épices qui fait aussi rabatteur. Il nous explique les différents remèdes médicinaux à base d’épices qu’il vend puis nous amènent dans un magasin de batik soit disant présentant le travail des étudiants de l’université section art (on lira après que c’est une histoire inventée pour plaire aux touristes…) On a failli craquer car ils n’étaient pas trop cher et il y en avait des sympas mais on s’est retenues et on est retournées au marché.
A peine rentrées on tombe sur un autre homme super sympa qui nous montre tout le marché. Il nous explique et nous fait goûter les épices, les légumes, nous donne des recettes. Il nous fait deviner chaque épices et nous explique celle qu’on ne connaît pas. C’est très intéressant !

Les idonésiens ADORENT les crackers. Ils en ont de plein de formes et de couleurs différentes. Ils sont à base de racines ou de crustacés la plupart du temps

Les indonésiens ADORENT les crackers. Ils en ont de plein de formes et de couleurs différentes. Ils sont à base de racines ou de crustacés la plupart du temps


On passe ensuite à l’office du tourisme où les gens sont très accueillants pour la première fois depuis que je suis en Indonésie, puis à la gare où on achète notre billet de train pour Jakarta pour mercredi prochain.

On retourne ensuite passer la soirée dans Malioboro street très sympa le soir avec plein de lumières, une bonne ambiance et les marchés nocturnes.

 

~ Indonésie ~ Java : le mont Ijen

Ce matin départ 6h pour monter en voiture jusqu’à Paltuding. La route est un peu difficile mais très jolie, on traverse des plantations de café et de clou de girofle. Quand on arrive à la ville étape il y a beaucoup de monde. Pratiquement tout le monde choisi de faire la montée et la descente dans le noir pour voir le feu bleu = les vapeurs de souffre qui s’enflamment. Et ils sont déjà redescendus pour la plupart.

Notre chauffeur nous conduit à notre guide. Il est sympa même s’il ne parle pas bien anglais. Il me redit que Léa veut dire pantalon en indonésien ! Ici ils n’ont aucun mal à prononcer et retenir mon nom 🙂

On part ensuite pour l’ascension. Elle est assez facile : ça monte continuellement en pente douce. La montée fait 3km, Paltuding est à 1850m d’altitude et Kawah Ijen à 2388 m.

En montant on a la chance de voir des grands singes noirs. Quand on redescendra ils seront déjà rendormi alors on a bien choisi notre horaire.

On croise régulièrement les porteurs de souffre. Ils portent ou poussent entre 60 et 150 kg de souffre à chaque aller-retour et sont payés 1000 roupies du kilo. Ils ont l’air d’en baver aussi bien en montant à vide (leur panier fait déjà dans les 4kg) qu’à la descente.

En arrivant en haut on est contentes d’avoir demandées des masques à gaz dans notre package. L’air est irrespirable quand le vent souffle le nuage de gaz toxique dans notre direction.

La vue en arrivant en haut du cratère est époustouflante ! Le lac est vert-bleu. Une couleur vraiment étrange et très belle. Une épaisse fumée s’envole du fond du cratère, là où les exploitants cassent le souffre pour le revendre ensuite.

On reste un long moment à observer le paysage qui change sans cesse.

Notre guide nous propose ensuite de descendre dans le cratère. On refuse et on préfère monter un peu plus haut pour voir le cratère en entier.

Là-haut on est vraiment toutes seules. On a le volcan pour nous 🙂 En montant depuis le début on a croisé à peine une dizaine de touristes. C’est très agréable !

La descente est assez glissante car la terre est très poudreuse. Mais grâce aux bâtons pour Marion et à la super technique apprise de Clément 2 semaines auparavant pour moi, on ne met que 1 h pour descendre.
En repartant on passe dans les plantations pour pouvoir voir les cafés et surtout les arbres à clou de girofle que nous n’avons jamais vu. Ils sont très beaux avec un tronc blanc, les fleurs se transforment en clou de girofle qui sont cueillis et séchés. La plupart des clous récoltés à Java sert pour la fabrication de cigarette (les cigarettes aux clous de girofle sont une spécialité indonésienne).


On s’arrête manger un bakso et un poulet au bbq dans un petit restaurant sur la route qui nous amènera ensuite aux cascades.

Les cascades sont faciles d’accès ce qui nous va bien après ce matin. Il y a des gens qui se baignent. Il n’y a que des indonésiens quand on arrive. Notre présence les amuse beaucoup. Ici les gens ne sont pas aussi timides qu’en Europe. Ils se taquinent entre eux ouvertement, riant à gorge déployée sur le dos de leur amis. Du coup il n’est pas rare qu’ils éclatent de rire quand ils nous voient.

Au bout de quelques minutes ils viennent se prendre en photo avec nous. L’ambiance est très conviviale.

En repartant j’ai la chance de voir et de photographier une magnifique libellule violette.


On retourne ensuite en ville pour attendre notre bus de nuit pour Yogyakarta.