~ Bolivie ~ La Paz, petit tour dans notre deuxième capitale bolivienne

Nous voilà maintenant depuis 2 petits jours à La Paz, la capitale politique du pays.

Cette ville est située sur le flanc de plusieurs montagnes, ici le climat est rude et en arrivant on se demande un peu comment des gens ont pu avoir l’idée de construire une ville ici ! -en vrai on sait bien sur, l’attrait de l’argent est plus important que beaucoup d’autre chose…-

On commence notre séjour par déposer nos bagages dans un petit hôtel puis on fonce prendre notre petit déjeuner au marché central. Après 12 heures dans un bus on est contents de prendre l’air et on a bien faim. Le marché de La Paz est très coloré et très organisé comparé aux autres marchés qu’on a pu faire en Bolivie. Chaque commerçant à une mini boutique de 4 à 5 m² et chaque allée correspond à un thème. Nous nous dirigeons donc vers l’allée « petits déjeuners » et on se fait appeler par toutes les vendeuses, qui nous font la liste de ce qu’elles vendent. On choisit celle qui nous parait le plus sympathique et on savoure notre café et notre sandwich à la viande préparée, dans la mini maison rose bonbon. C’est très conviviale.

Nous ne souhaitons pas passer trop de temps à La Paz. Nous n’avons en effet plus qu’un mois de voyage et nous voulons accélérer un peu le rythme pour pouvoir voir plus de choses avant de rentrer. Nous partons donc ensuite pour une journée bien chargée au travers de la vile !

Nous avons vu :
La cathédrale, très très remplie car c’était dimanche et l’heure de la messe.


La calle Jaen et ses 4 petits musées mignons racontants l’histoire et la culture de la ville, les trésors incas retrouvés par loin de la ville, le regret du pays de ne plus avoir la région d’Attacama, qui lui donnait un accès à la mer et qui appartient maintenant au Chili (il y a tout un musée pour ça !) et la maison d’un homme célèbre qui n’est pas très intéressante.
Le premier musée présente les cholas, un groupe très particulier de la société bolivienne, que nous observons avec attention depuis notre arrivée dans le pays. Pour en savoir plus cet article est très intéressant : https://civilisations.revues.org/2707 dont voici quelques extraits :  » Ces dernières sont principalement identifiables par leur apparence. Elles portent quotidiennement la pollera, lourde jupe colorée agrémentée de jupons, se coiffent de deux longues tresses, portent un châle et un chapeau en équilibre sur la tête. Revêtir la pollera implique pour ces femmes un positionnement identitaire manifeste puisque d’une part, elles marquent volontairement une rupture esthétique et socio-économique avec le monde rural et indien et que d’autre part, elles se distinguent d’une mode occidentale (tailleur, robe, pantalons) adoptée par la majorité des femmes appartenant à d’autres milieux sociaux.
Les termes espagnols mestizo (métis) ou cholo ont désigné, depuis l’époque coloniale, les personnes nées des relations entre Espagnols et Indiens, les Cholos étant en général associés à la couche sociale inférieure des Métis. Aujourd’hui, ces termes ne renvoient plus uniquement à une origine ethnique ou à un supposé « mélange de sang » mais également à une catégorie sociale, celle d’une population urbaine en pleine croissance, issue des vagues de migrations rurales et indiennes, principalement d’origine aymara en ce qui concerne la ville de La Paz.
Depuis une trentaine d’années, elle a acquis une forte visibilité et un poids institutionnel et politique croissant (universités, administrations, chaînes de télévision, etc), phénomène accentué notamment depuis l’élection en 2005 du président « indien » Evo Morales.
Les Cholos constituent cependant une catégorie extrêmement hétérogène dont les limites sont difficilement saisissables et dont les membres n’expriment pas forcément, tout du moins à travers leurs discours, un sentiment d’appartenance sociale commune.
Par ailleurs, la limite entre la catégorie cholo/chola et celle des Indiens est souvent relative, puisque un individu sera considéré comme métis (ou cholo) dans certaines situations et comme indien dans d’autres.
L’ambivalence du positionnement des Cholos dans le complexe ensemble ethnique des Andes,représenterait, encore aujourd’hui, une menace pour les élites politiques de La Paz, leur rappelant quotidiennement la fragilité de leurs privilèges.
Par ailleurs, ce serait cet « entre deux » ethnique et politique qui aurait induit les fortes connotations négatives liées à la catégorie cholo/chola (Seligmann 1989). En effet, ce rapide panorama historique montre comment le maintien des termes cholos/cholas a toujours désigné une position sociale marginalisée dans la société urbaine, celle-ci étant occupée par différentes populations au cours du temps. Ainsi, depuis le XVIe siècle, ces termes renvoient à un contenu extrêmement péjoratif (Peredo Beltrán 2001 : 5-10) et sont, encore aujourd’hui, emprunts d’un fort stigmate social. Les Cholas vont donc rarement s’auto-désigner comme telles. Elles préféreront dire qu’elles sont des femmes en pollera ou des Cholas Paceñas (originaire de La Paz). Le terme « paceña », utilisé dans ce contexte, renvoie à une identité locale associée à la ville de La Paz et témoigne surtout d’une forte volonté d’adhésion à un monde urbain et moderne.
De plus, on remarque que le statut cholo/chola s’inscrit plus clairement sur les vêtements et le corps des femmes. En effet, la différenciation ethnique et sociale, opérée par le port d’un vêtement comme la pollera, est une pratique féminine puisque les hommes n’ont pas d’équivalent aussi significatif dans leur habillement. En ville, la visibilité des catégories cholo et chola n’est donc pas la même et la stigmatisation touche plus fortement les femmes, leur « indianité » étant plus marquée que celle des hommes (Canessa 2005, De la Cadena 1995). Cette différence en termes de genre pourrait s’expliquer par le fait que les hommes indiens, et par extension les Cholos, sont plus susceptibles d’être considérés comme apportant une contribution à la Nation par leur travail salarié et le service militaire, alors que les femmes sont considérées comme étant en dehors de l’État-nation. »


Plaza Pedro D. Murillo, encerclé par plus de policiers que nous n’en avions jamais vu. Pour rentrer sur la place il faut passer par un barrage mais ensuite sur la place tout est normal, les gens se promènent et les vendeuses vendent des sucreries comme sur toutes les autres places du pays. On n’a pas réussi à savoir s’il y avait un événement spécial, si c’est uniquement pour protéger tous les bâtiments officiels situés sur la place, ou si c’est à cause du climat particulier dans le pays actuellement, avec des manifestations quasi-journalières.


Avenue Santa Cruz où nous avons eu la bonne surprise de tomber sur un marché gigantesque censé promouvoir la diversité culturelle de la Bolivie. C’était très sympa 🙂


Plaza San Predro où Clément a pu manger sa millionième glace du voyage.


Parc Raul Salmon de la Barra, et son mirador qui nous a permis d’avoir une meilleure idée de l’étendue de la ville.


Calle Linares, avec ses marchands « d’artisanat » non local fait à la main en machine.
et pour finir la journée nous avons fait un tour au marché des sorcières où on peut acheter divers portes-bonheurs, des potions et des bébés et fétus de lamas séchés (censés porter chance pour les futures récoltes par exemple).


Le lendemain nous avons pris un compartido (sorte de minibus local) pour aller voir la vallée de la Lune, située à une dizaine de kilomètres de La Paz. Le trajet est chaotique mais nous permet d’observer la vie des pacenos. Plutôt me permet car Clément n’est pas dans son assiette aujourd’hui et le trajet lui parait interminable. A l’arrivée nous sommes contents de respirer un peu d’air en dehors de la ville. Le site est vraiment étrange et extraordinaire. Ici on n’est pas réellement dans un vallée mais dans un paysage hors du commun. Il n’y a pas de végétation à part les cactus mais il y a des constructions géologiques en argiles très particulières. On s’éclate à parcourir les différents chemins.
A la fin de la visite un musicien vient jouer au milieu des pics pour récolter quelques pièces. C’est vraiment agréable de l’entendre jouer, avec la musique qui fait écho dans le fond de la vallée. J’en profite pour lui acheter une belle flûte traditionnelle (quena) en os de lama et bois de la région qui ressemble à de l’ébène.


Nous repartons ensuite vers la ville et nous arrivons pour assister à la fin de la manifestation organisée pour obtenir plus de droits pour les handicapés boliviens.

Nous repartons ensuite direction la gare routière de Villa Fatima pour sauter dans un mini-van pour notre prochaine destination.

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