Aujourd’hui a été une journée vraiment spéciale puisque j’ai pu la passer entièrement en compagnie d’éléphants !!!
Aller voir des éléphants en Asie est toujours délicat. Beaucoup de centres profitent du fait que les gens ont envie de faire une balade à dos d’éléphant en vacances, ne comptant que sur la rentabilité, quitte à maltraiter les animaux. J’avais donc un peu laissé tomber l’idée. Mais près de Luang Prabang, le centre The elephant village a très bonne réputation. Ils récupèrent des éléphants maltraités et leur offre une seconde vie. L’argent versé par les touristes sert à couvrir les nombreuses dépenses nécessaires aux bons soins de ces gros animaux. Je me suis donc laissée tenter et j’ai pris une très grosse partie de mon budget Laos pour cette activité.
Les éléphants sont des animaux imposants, à 2 ans ils font déjà dans les 400 kg et adultes ils pèsent facilement 2 à 3 tonnes. Ils mangent plus de 240 kg de végétaux par jour et boivent 80 l d’eau en moyenne. (J’ai d’ailleurs vu un reportage sur un centre au Sri Lanka qui trouvent l’argent nécessaire aux soins de ses éléphants en recyclant leurs bouses en papier ! ). Ils ne dorment que 3 heures par nuit. Ils ne peuvent porter que 200kg de charge, ce qui est relativement peu par rapport à leur poids.
Je suis donc partie de Luang Prabang en mini-bus pour rejoindre le centre, qui se situe logiquement en dehors de la ville dans la jungle. Je suis avec un couple d’anglais et 4 amis américains dont un couple qui vit en ce moment à Vientiane. L’ambiance est super bonne.
On commence la journée par un entrainement de mahout. Les mahouts sont les personnes qui s’occupent des éléphants. Chaque éléphant du centre a un mahout attitré qui s’occupe de lui chaque jour. Les mahouts guident les éléphants avec leur voix et leurs jambes. On apprend donc d’abord le vocabulaire. Ce n’est pas super facile à retenir car bien évidemment tous les mots sont en laotien.
Ensuite arrive l’éléphant avec son mahout. C’est assez impressionnant de le voir d’aussi près. Tout notre groupe devient très silencieux.
Le guide demande qui veut y aller en premier en précisant que ce doit être une femme par galanterie. Tout le monde me désigne alors comme volontaire. Ni une ni deux, je n’ai pas le temps de reprendre mon souffle que je dois monter sur l’éléphant. Il fait 2m 50 de hauteur, il faut donc s’appuyer sur sa jambe, agripper le haut de son oreille et se hisser en haut. Ce n’est pas facile ! Heureusement le mahout est déjà sur l’éléphant et m’aide un peu. Le plus difficile c’est qu’au début tu as super peur d’attraper l’oreille, tu as l’impression que tu vas lui arracher.
Arriver en haut l’assise parait super instable (elle ne l’est pas en vrai mais le poids de ton corps est balancé de droite à gauche à chaque pas de l’éléphant ce qui te donne l’impression de tomber à chaque fois).
J’essai alors de me rappeler les mots pour le guider mais je ne me souviens que de avance et stop.
J’ai l’air super à l’aise ! lol
On fait quand même un petit tour de 5 min, ce qui est beaucoup trop cour. Je n’ai pas le temps de m’habituer et de profiter.
Ensuite tout le monde passe un par un et je comprend pourquoi ils voulaient que je passe en premier : ils ont encore plus peur que moi 🙂
Quand tout le monde a essayé de guider son éléphant, on part en pirogue voir les « bébés » éléphants. Ils ont quand même 2 et 4 ans et font 400 et 790kg.
En arrivant c’est la grande déception, les 2 bébés sont chacun dans une petite cage. Ils sont super mignons mais ça fait mal au cœur de les voir enfermés ainsi alors qu’il y a tant de place. Je demande donc des explications au guide qui me dit que les bébés ne sont là que pour 2 heures le temps qu’on les voit mais que le reste de la journée ils sont en liberté sur une île. Il m’explique aussi qu’ils sont entrain de fabriquer de plus grandes cages afin qu’ils aient plus d’espace.
Des bananes ! Des bananes !
On repart en pirogue dans l’autre sens retrouver les éléphants adultes. Chacun doit maintenant monter sur un éléphant (2 par 2) afin de faire une ballade de 3 km. Comme je suis seule et qu’on est un nombre impair j’ai un éléphant pour moi toute seule, c’est cool. Le hasard fait bien les choses mon éléphante est super motivée et gentille et son mahout est super sympa. Au bout de 5 min on atteint la rivière et il me propose alors de monter sur la tête de l’éléphant et de le guider. Je suis maintenant très à l’aise, je n’ai plus peur du tout et je profite à fond. On avance lentement dans la rivière puis on passe à travers un village avant de retourner au centre. Dès qu’on est sorti de l’eau, le mahout descend de l’éléphant et me laisse profiter toute seule. Au départ l’éléphant s’arrête car son guide est à terre, mais elle reprend son chemin dès que je la guide à mon tour.
Cette balade est magique 🙂
Après la balade les éléphants sont nourris de nouveau (ils mangent tout le temps !!) et nous aussi (du riz, de la salade, un curry de poulet et des oranges).
En début d’après-midi c’est l’heure du bain pour nos amis. On remonte donc chacun sur un éléphant, direction la rivière. Cette fois j’ai moins de chance. Mon éléphante n’a pas du tout envie de prendre un bain donc y va à reculons. On met un bon moment avant qu’elle veuille bien s’agenouiller dans la rivière et elle refuse tout le long de m’arroser avec sa trompe. C’est quand même super marrant de la laver. Leur peau est loin d’être douce, et peut être brossée avec une brosse à vaisselle sans que ça ne leur fasse mal, au contraire.
Les éléphants doivent être lavés au minimum une fois par jour.
Après le bain on doit dire au revoir à regret aux éléphants, non sans les remercier de nous avoir fait passer de si bons moments à leurs côtés.
Mais la journée n’est pas finie pour nous : direction la seconde cascade dont je vous parlais avant-hier : la cascade de Tak Sé.
Elle est très similaire à l’autre cascade, en un peu moins « naturelle » car un des bassins a été aménagé pour que la baignade soit plus agréable.
Ça fait quand même du bien de nager dans une eau propre et fraîche après avoir baigné les éléphants dans l’eau boueuse de la rivière.
Une bien belle journée qui se termine dans la bonne humeur 🙂
Au bord de la cascade, des hommes proposent eux aussi de faire une balade sur le dos d’un éléphant et de le laver sous la cascade. Ces éléphants sont guidés non avec la voix mais avec un piolet, similaire à des piolets d’escalade sur glace. Les mahouts donnent des coups sur la tête des éléphants pour les faire avancer, les blessants à chaque fois. Je suis bien contente de ne pas être passée par eux ce qui serait revenu à cautionner et encourager ce genre d’acte.
un monde a flâner 